A la différence de la majorité des pays européens, la Suède n’est pas tombée sous le charme de l’UMTS ou plutôt de sa cagnotte. La Suède proposera en effet à partir du 16 décembre l’exploitation quasi gratuite de quatre licences UMTS à 10 candidats potentiels. Un véritable cadeau, estiment certains. En effet, pour participer à ce concours, chaque société devra s’acquitter de 100 000 couronnes suédoises (l’équivalent de 11 495 euros) de frais administratifs. Et dans le cas où l’opérateur est retenu, il reversera à l’Etat suédois 0,15 % de son chiffre d’affaires d’ici à l’expiration du contrat d’exploitation, en 2015.
Un coût de revient 30 fois inférieur à celui d’une licence française
France Télécom, qui est candidat à une licence UMTS en Suède via Orange Sverige, la filiale suédoise de l’opérateur mobile Orange, détenu par France Télécom, estime que l’obtention d’une de ces licences n’est pas onéreuse. L’attribution d’une licence UMTS suédoise reviendrait ainsi 30 fois moins cher qu’une licence UMTS française. Le coût du déploiement du réseau est selon France Télécom sensiblement identique.
Toutefois, la Suède impose aux opérateurs des critères plus sévères, notamment sur le déploiement du réseau sur l’ensemble du territoire. Un territoire qui compte des régions très peu peuplées puisque 50 % de la population est concentrée sur 1 % du territoire.
La Suède se met à l’abri d’un éventuel échec des attributions de licences« Nous avons fait le choix du consommateur », a expliqué un porte-parole du ministère des Postes. « Car, au final, c’est lui qui aurait dû payer les sommes, probablement très importantes, que nous aurions pu obtenir avec une mise aux enchères », ajoute-t-il. Mais surtout, la Suède évite ainsi le scénario catastrophe qui s’est déroulé en Suisse où les enchères ont dû être reportées faute de candidats et dans certains pays européens ou plusieurs acteurs importants ont renoncé à se présenter (voir édition du 10 novembre 2000). Or la Suède, qui a un des plus forts taux de pénétration du téléphone mobile sur son territoire, cherche à aller vite quant au passage à la technologie 3G et ne peut se permettre un échec.
Ainsi France Télécom, qui applique le principe de se porter candidat à une licence UMTS là où il possède déjà des parts de marché sur le GSM, ne se serait pas porté candidat en Suède (pays où il est totalement absent) si les licences avaient été chères. Et il est probable que beaucoup d’opérateurs en auraient fait de même. Actuellement, dix sociétés, formées pour la plupart de consortiums, ont déposé des appels d’offre pour l’obtention de ces licences selon un processus dit du « concours de beauté ».
La Finlande a été le premier pays a céder quasi gratuitement ses licences UMTS en 1999. L’Espagne lui a emboîté le pas puisque le gouvernement espagnol n’a touché que 500 millions d’euros.
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