La tablette tactile à 35 dollars refait surface
La tablette tactile Android à 35 dollars refait parler d’elle. Le gouvernement indien en a commandé, à leur constructeur britannique, une première série d’exemplaires destinés aux étudiants.
Un temps éclipsée dans l’ombre d’une foule de terminaux emmenée par l’iPad 2, la tablette tactile à 35 dollars, pionnière destinée à des marchés émergents dont l‘Inde se disait ambassadrice, revient sur le devant de la scène. Les étudiants seront les premiers à en bénéficier.
Certains détracteurs n’avaient pas tardé à présager de sa mort prématurée. La dénommée Aakash (« Ciel ») renaît de ses cendres, ou plutôt s’extirpe d’une hibernation de plusieurs mois, pour un tarif inchangé et encore jamais atteint, malgré la multiplication des produits low cost asiatiques.
La finalité pour le gouvernement indien, mettre Internet dans toutes les mains et en finir avec cette fracture numérique qui trouve son origine dans des clivages socio-économiques.
Dans le sillage de Calcutta, Pékin et Brasilia gardent un oeil encore non aguerri, mais ô combien attentif, sur ce terminal qui pourrait contribuer à démocratiser le haut débit mobile.
En première ligne à l’appel d’offres, le ministère indien de l’Education a fait l’acquisition, à raison de 50 dollars l’unité, des premiers exemplaires de cette ardoise dotée d’un écran résistif et d’un système d’exploitation Android.
Leur constructeur, le britannique DataWind, a implanté sur place ses usines. Il promet qu’une production de masse permettra à terme d’atteindre le seuil des 35 dollars.
Une version « retail » fera son apparition dans les rayons des grandes enseignes locales, pour 60 dollars, soit trois fois moins que le Kindle Fire d’Amazon, fort de 250 000 pré-commandes.
Une somme dont n’auront pas à s’acquitter les 100 000 étudiants qui s’en verront remettre un échantillon pour la durée de leur cursus.
Témoin privilégié de cette intronisation particulière, l’expert Bharat Mehra évoque une infinité d’usages, notamment dans le cadre de l’enseignement à distance, pour les individus résidant en zone rurale.
« Si le fabricant tient sa promesse, cela peut devenir une killer-tablette », assure-t-il.
Reste qu’en Inde, la technologie Wi-Fi n’est disponible qu’aux alentours des grandes agglomérations. Pour y remédier, DataWind proposera un modèle qui se greffera sur les réseaux traditionnels 2G.
Mais parmi les classes sociales plus aisées, un consensus s’impose parmi tous ceux qui ont accès à des ordinateurs conventionnels, voire à des tablettes telles que l’iPad.
Sans détail ni mystère, Aakash ne vaut guère que par son tarif imbattable. Ses performances risquent de s’avérer insuffisantes à la longue.
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