La vague Mac OS X prend de l’ampleur
La décision de faire passer Mac OS X de son statut d’option à celui de système par défaut avant la fin du cycle annoncé de transition semble montrer une solide confiance d’Apple dans la version actuellement distribuée. Force est de constater qu’en faisant passer l’iMac au G4, les conditions techniques sont rassemblées pour faire oublier les version précédentes de Mac OS.
Adieu Mac OS 9.x, dites bonjour à Mac OS X ! Le système du futur d’Apple est passé lundi 7 janvier 2002 du statut d’optionnel à celui d’OS principal. S’il y a finalement un événement à retenir d’une semaine de MacWorld, celui-ci est sans doute le plus important, même si l’annonce aura été réalisée presque à la sauvette par le président d’Apple. « En jetant un coup d’oeil à tout ce qui est en cours, nous avons décidé qu’il était temps. A partir d’aujourd’hui, toutes les nouvelles machines démarreront sur Mac OS X », a indiqué Steve jobs après 40 minutes de keynote. L’annonce est coincée entre un remake de la présentation de MacWorld New York et le renouvellement des explications sur la stratégie de hub numérique de la Pomme, à un moment où on entend presque les ronflements de la salle ! Toutes les gammes de Mac passeront donc à X d’ici à la fin du mois de janvier.
Transition en douceur
Depuis le temps que les fervents admirateurs de la firme l’attendaient, l’événement aurait pu être mis un peu plus en valeur. Mac OS X, dont nous détaillerons encore les éléments clés qui en font un système d’exploitation à part, se présente comme le Saint Graal du développement informatique : un système d’exploitation répondant à des besoins qui peuvent aller des applications scientifiques les plus poussées aux services d’entreprises étendues mondialement, en passant par l’utilisation familiale la plus simple. La quête d’Apple poussée à son plus haut niveau : donner accès à la complexité. En fait, sa « timide » annonce respecte le projet de la Pomme de réaliser une transition en douceur. L’application est vitale pour elle, mais effraie encore certains. Et pour de bonnes raisons : même si le taux de commercialisation des applications s’accélère (près de 40 % des 2 500 logiciels natifs X sont apparus dans les trois derniers mois), les raisons d’une éventuelle colère de clients face à l’apparente absence de logiciels ne manquent pas. De même, la version actuelle de Mac OS X, numérotée 10.1.2, est loin de reprendre encore toutes les fonctions et options trouvées dans la dernière version de Mac OS 9.x, mais fait, il est vrai, assez bonne figure pour le commun des utilisateurs et dans bon nombre des cas pour les professionnels, à condition de désirer passer encore par l’environnement Classic.
L’alliance du G4 et de Mac OS X
La montée en puissance de Mac OS X se ressent beaucoup plus dans l’annonce par certains éditeurs de la sortie de logiciels dits « carbonisés » (qui fonctionnent aussi sur les précédentes versions de Mac OS) ou par un abandon total de l’ancien système pour certains d’entre eux, comme l’éditeur de jeux MacPlay, dont tous les développements pour 2002 ne supporteront que Mac OS X ! La comparaison entre deux Mac, l’un équipé d’un processeur G3 et l’autre d’un G4, permet de mieux appréhender la stratégie d’adoption de l’OS par la Pomme et ses partenaires : sur G4, l’expérience d’utilisation de Mac OS X n’a rien à voir à une utilisation sur un G3, même rapide grâce évidemment à l’unité de calcul AltiVec. Il suffit d’essayer de redimensionner une fenêtre pour s’en rendre compte. Sur processeur G3, en fonction du bus système de la machine utilisée et de la rapidité de la puce, on perçoit un temps de latence plus ou moins long. Avec un système équipé d’un G4, les fenêtres sont redessinées en temps réel, comme sur Windows depuis sa version 98 (!). L’unité de calcul vectoriel n’est pas là pour rien et Mac OS X en profite vraiment. Tout comme la stratégie de hub : la gravure de DVD n’est par exemple pas possible sans le G4 ! L’introduction de l’iMac G4 à écran plat permet en fait à la firme de faire d’une pierre deux coups : amener X au statut d’OS par défaut, trois mois avant la date annoncée par Phil Schiller (voir édition du 28 novembre 2001) et prouver concrètement, à des prix raisonnables, que sa stratégie tient la route. Il s’agit d’une nouvelle prise de risque de sa part, mais le jeu en vaut la chandelle car l’iMac G4 apparaît comme l’innovation esthétique du début 2002. L’ordinateur devrait faire craquer plus d’un indécis. Prenons les paris qu’Apple réussira à attirer proportionnellement bien plus de nouveaux venus à l’informatique que ses concurrents. Le design de la machine sera très difficile à copier. La conception épurée, la possibilité d’en faire un outil de partage de l’expérience informatique grâce à son écran monté sur pivots (voir édition du jour), en font l’outil idéal pour sauter le pas et se mettre à l’ordinateur. Autant dire que le système d’exploitation a tout intérêt lui aussi à être prêt. Les trois derniers mois de la phase officielle de passage à X devraient apporter encore quelques transformations au système pour limiter le mécontentement des « anciens » utilisateurs d’Apple. Pour les nouveaux, sur l’iMac G4, l’expérience Mac OS X devrait être inoubliable !