La VoD, prochain cadeau d’iCloud ?
En négociation avec les studios hollywoodiens, Apple envisage d’intégrer dans son écosystème iTunes des contenus de vidéo à la demande (VoD) accessibles en streaming via iCloud.
iCloud à peine intronisé en remplacement de MobileMe, Apple projette d’y inclure son propre service de streaming vidéo, pour s’inviter sur un marché du numérique dont l’essor, même timide, semble voué à signer l’arrêt de mort des supports optiques.
iOS 5 fraîchement débarqué sur les terminaux mobiles de la firme de Cupertino, le nuage acquiert une nouvelle dimension avec le format vidéo. Tous les autres types de fichiers (photographies, musique, documents texte) étaient déjà accessibles à la volée avec MobileMe.
Concrètement, tout détenteur d’un terminal compatible (ordinateur, smartphone ou tablette estampillé Apple) devrait bientôt pouvoir se rendre sur iTunes et y découvrir un catalogue audiovisuel disponible à la location, sur le modèle du paiement à l’acte.
Alors que de nombreuses solutions équivalentes (Dropbox, Ubuntu One) se cantonnent encore au streaming musical, tâche moins pesante pour les serveurs comme les clients, iCloud tire parti de la prolifération des téléviseurs connectés et de l’interface 3G à 14,4 Mbits/s de l’iPhone pour passer à la vitesse supérieure.
Cette transition, petit pas pour Apple, marque l’entrée dans l’ère du tout numérique à distance, l’intégralité des contenus multimédia n’étant plus réelle possession de leur acquéreur que sous forme dématérialisée, centralisée sur des serveurs distants.
Acteur majeur de la VoD, Netflix a fait de même en subdivisant son offre historique en deux forfaits distincts. L’un réservé à la location de DVD livrés à domicile ; l’autre, au visionnage exclusif de films et séries hébergés en ligne.
La probable percée d’iCloud pourrait toutefois redistribuer les cartes et resserrer un peu plus un étau qui se referme doucement, mais sûrement, autour de Netflix.
« L’arrivée d’Apple sur ce créneau va contribuer à relancer une machine bien grippée, notamment grâce au succès de la gamme iPhone / iPad« , prétendent ainsi les analystes au plus près des tractations entre la firme de Cupertino et les franchises hollywoodiennes.
Si cette association de terminaux et de services logiciels optimisés venait à se concrétiser, elle constituerait une arme de choix face à la montée de la joint-venture dénommée Ultraviolet.
Disney excepté, de nombreux poids lourds de la scène cinématographique s’y sont investis. Le concept vise à capitaliser sur l’alliance du média physique et de son équivalent numérique, dans une relation gagnant-gagnant.
Ainsi, l’achat d’un DVD ou d’un Blu-ray traditionnel donne automatiquement accès à une copie digitalisée, hébergée dans le cloud.
Selon le Los Angeles Times, il s’agit là d’un habile recours dans la lutte contre le piratage. Apple pourrait même consentir à doter ses produits d’une compatibilité avec le format propriétaire Ultraviolet. Une ouverture suffisamment rare pour être signalée.