L’ADSL passe sous la barre des 25 euros par mois
Prix plancher, aucun engagement de durée, pas de frais annexes… Les deux nouvelles offres ADSL 512 et 128 Kbits/s de Tele2 sont les plus attractives du moment.
Pour la troisième fois depuis son arrivée tardive sur le marché de l’ADSL (voir édition du 14 mai 2003), Tele2 baisse le prix de son forfait haut débit : le 512 Kbits/s sera ainsi proposé, à partir du 8 septembre 2003, à 24,95 euros, soit 5 euros de moins que la précédente offre. Si Free défrayait la chronique l’année dernière en lançant son ADSL à 30 euros (voir édition du ) et bien qu’il tente de renouveler l’exploit avec son offre de téléphonie fixe (voir édition du 18 août 2003), Tele2 lui vole la vedette en proposant ce qui est probablement le tarif le plus bas du marché. Seul 9Online peut prétendre rivaliser avec son forfait à 23 euros par mois, mais l’offre est soumise à la présélection téléphonique chez l’opérateur 9Telecom et à un engagement de deux ans (voir édition du 20 août 2003). Avec Tele2, pas d’engagement, ni de présélection obligatoire (même si le fournisseur d’accès ouvre une ligne Tele2 à l’abonné, lui laissant le choix de l’opérateur), les frais d’activation sont offerts (jusqu’à la fin de l’année) et le client n’est pas soumis à des frais de résiliation. Si le modem (Bewan) n’est pas gratuit, il est proposé à moins de 30 euros, en version USB comme Ethernet. Une aubaine pour ce dernier modèle.
L’opérateur téléphonique en profite pour innover avec une offre ADSL 128 Kbits/s à 18,95 euros/mois. Soit, là encore, le tarif le plus intéressant du marché devant Tiscali et ses 20 euros (voir édition du 1er avril 2003). « Du faux haut débit mais une vraie connexion permanente qui devrait séduire les internautes qui dépensent une quinzaine d’euros pour du 30 ou 50 heures mensuelles », estime Olivier Anstett, directeur marketing de la filiale française de l’opérateur. En revanche, le 1 024 Kbits/s n’est pas à l’ordre du jour chez Tele2. « Nous préférons nous concentrer sur le 512 plutôt que de supporter les coûts du 1 024 réservé, au final, à quelques privilégiés du dégroupage », justifie-t-il. Enfin, le fait que les abonnés actuels bénéficieront des nouveaux tarifs à partir du 1er octobre 2003 constitue un autre point séduisant de la politique du fournisseur d’accès. Une démarche appliquée encore trop rarement chez les FAI.
Un objectif réalisable
Une fois de plus, les innovations en matière d’offres et de tarifs viennent des nouveaux arrivants dont Tele2 est, pour ce qui concerne l’ADSL, l’un des plus jeunes représentants. Au risque de supporter des coûts de fonctionnement supérieurs aux prévisions de rentabilité, ce qu’admet à demi-mot Olivier Anstett : « Les perspectives de migration rapide vers le dégroupage nous permettent de proposer et de tenir ces tarifs. Nous anticipons de quelques mois les coûts [de réseau] que Tele2 va rencontrer. » Il est vrai que, fort d’une base de 3 millions d’abonnés au téléphone, le jeune fournisseur d’accès a les moyens de négocier au mieux les tarifs d’interconnexion. « Notre stratégie Internet n’est pas très éloignée de celle que nous avons appliquée avec le téléphone », rappelle le directeur marketing. A l’écouter, le vrai risque viendrait d’un trop grand succès. Dans ce cas, « nous essaierons de maintenir la qualité du réseau, quitte à retarder de quelques jours l’envoi des packs ADSL », anticipe le représentant de Tele2. Un moindre mal dans la mesure où Tele2 ambitionne d’atteindre 20 % du marché du haut débit, soit « 1 million de clients ADSL en 2005 », précise Olivier Anstett. Avec une telle offre, l’objectif n’est pas irréaliste. Sauf si la concurrence entre dans le jeu. Le 512 Kbits/s à moins de 25 euros, qui dit mieux ?