L’affaire Kai-Fu Lee illustre la rivalité entre Microsoft et Google
Dans le procès qui oppose les deux groupes rivaux, Steve Ballmer se voit attribuer des propos selon lesquels il compte « exterminer Google ».
La guerre entre Google et Microsoft a été récemment attisée à travers l’affaire Kai-Fu Lee, du nom de cet ingénieur asiatique au centre d’une polémique entre les deux groupes. Ce scientifique, qui travaillait dans le domaine de la recherche sur Internet pour Microsoft en Chine, a émis le souhait de rejoindre le grand rival Google. L’initiative a irrité Microsoft qui a lancé une action en justice contre le groupe californien qui exploite le plus populaire des moteurs de recherche. Fin juillet, un tribunal de l’Etat de Washington a d’ailleurs demandé une suspension temporaire de ce transfert. Une nouvelle audience de ce procès s’est tenue lundi à Seattle.
Google a le don d’excéder Steve Ballmer
Les documents présentés à la justice illustrent les relations tendues entre les deux groupes. Ainsi, un témoignage de Marc Lucovsky, un développeur de logiciels qui a lui aussi effectué un transfert entre Microsoft et Google, met en lumière l’acrimonie de Steve Ballmer, directeur général de Microsoft, envers Google.
A l’annonce de cette défection, le dirigeant de Microsoft aurait lancé une chaise dans la salle en déclarant à propos d’Eric Schmidt, le CEO de Google : « Je vais écraser ce type » [une traduction libre de la version originale : « I’m going to fucking bury that guy »]. « Je l’ai déjà fait avant et je le referai. Je vais exterminer Google. » [« I’m going to fucking kill Google »], aurait précisé Steve Ballmer.
Pour replacer les choses dans leur contexte, il faut signaler qu’Eric Schmidt occupait un poste de directeur technologique chez l’éditeur de logiciels Novell, un autre concurrent de Microsoft, avant de prendre les commandes de Google. La semaine dernière, Steve Ballmer a minimisé les propos de Marc Lucovsky jugés « très exagérés » (« gross exaggeration »).
Interrogations sur le degré de responsabilité
Pour revenir sur le cas de Kai-Fu Lee, Google affirme devant la justice qu’il n’a jamais recruté le scientifique dans le but d’obtenir des informations sur Microsoft. Le groupe californien déclare être intéressé uniquement par « son charisme en Chine, son intégrité et ses qualités de manager ».
Microsoft et Google s’opposent également sur la question du réel degré d’implication des travaux de Kai-Fu Lee. Le numéro un des logiciels estime que sa contribution est « stratégique » pour ses développements en Chine. Google défend une version contradictoire : Kai-Fu Lee n’a jamais pris en charge la partie algorithme du moteur de Microsoft. Il n’aurait « jamais vu le code » dans ses fonctions. Une belle bataille juridique en perspective?