« Orienter notre tissu industriel vers les secteurs à haute intensité technologique, ceux qui seront à l’origine des emplois de demain ». Tels sont les termes employés par Jacques Chirac pour définir la mission première de l’Agence de l’innovation industrielle, inaugurée le 30 août 2005 à Reims. Encore à l’état de projet il y a huit mois, cette structure a ainsi pour vocation de sélectionner et de soutenir des projets technologiques de longue durée (entre 5 et 15 ans), notamment dans le secteur des technologies de l’information et de la communication.
L’Agence bénéficie pour cela d’une dotation d’un milliard d’euros accordée cette année par l’Etat, qui s’est engagé à lui verser une enveloppe équivalente l’an prochain. Elle pourra accorder aux entreprises qu’elle soutient des avances « remboursables en cas de succès » et « selon la nature des projets, (…) des subventions, pour aider à la prise de risques ».
Implication nécessaire des grandes entreprises
Les projets retenus seront, par ailleurs, systématiquement cofinancés par les partenaires industriels de l’Etat qui n’entend pas assumer seul tous les risques financiers. Le président de la République a ainsi appelé les plus grandes entreprises françaises à s’« engager dans un nouveau partenariat de progrès avec la Nation. (…) Les deux tiers de l’effort qu’il nous faut accomplir pour atteindre notre objectif de 3% du PIB consacrés à la recherche devront être réalisés par le secteur privé. »
L’Agence de l’innovation industrielle financera une quinzaine de projets dès cette année, et au moins autant l’an prochain, à hauteur de 20 à 100 millions d’euros chacun. Elle a déjà reçu, aujourd’hui, la candidature de quatre projets franco-allemands, parmi lesquels « Quaero », le projet de développement d’un moteur de recherche multimédia, qui comprend la création d’une bibliothèque numérique européenne.
Un projet pour contrer Google Print
Quaero a été lancé par la France en mars dernier, notamment pour contrer l’outil d’indexation du contenu des livres lancé en octobre 2004 par Google (voir édition du 16 mars 2005). Ce projet profite de l’appui de Thomson, Deutsche Telekom et Holtzbrinck.
Les ambitions du chef de l’Etat concernant l’Agence ne s’arrêtent donc pas aux frontières de la France. Il propose ainsi « la création rapide d’une Agence européenne de l’innovation ». Un projet soutenu « sans réserve » par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso et que Jacques Chirac présentera à l’occasion du prochain sommet européen organisé en octobre prochain par Tony Blair.
Un conseil de scientifiques de haut niveau
En marge de son discours inaugural, le président de la République a également annoncé la création d’un Haut Conseil de la science et de la technologie, placé sous son autorité et « composé de scientifiques de très haut niveau [et qui] sera chargé de nous éclairer sur les priorités de notre politique de recherche à moyen et à long termes. »
Enfin, Jacques Chirac a appelé le Gouvernement à organiser des Assises du financement de l’innovation et de la recherche pour permettre aux petites entreprises technologiques de trouver des financements pour leurs projets. « La Caisse des Dépôts devra jouer une fois de plus un rôle majeur dans cette nouvelle politique d’investissement », a-t-il précisé.
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