L’Allemagne à l’heure du logiciel libre
En peu de temps, l’administration allemande s’est massivement convertie à Linux et au logiciel libre. A l’origine de ce mouvement : une initiative du ministère de l’Intérieur.
S’il est un pays où l’administration se convertit à marche forcée à Linux et plus généralement au logiciel libre, c’est bien la République fédérale allemande. C’est la conséquence d’une initiative prise il y a un an par le ministère de l’intérieur : elle consiste en un partenariat avec IBM, lequel conditionne l’octroi de réductions sur l’achat par l’administration centralisée et décentralisée allemande de nouveaux ordinateurs à l’installation sur ces matériels de la suite Linux du distributeur allemand Suse. A ce jour plus de 500 entités ? qu’il s’agisse de municipalités, voire de ministères entiers… – ont choisi cette option.
Le succès de l’offre d’IBM est tel que le ministère de l’Intérieur prévoit de mettre en place un service d’enregistrement en ligne, afin d’accélérer le processus de traitement des demandes. Un des déploiements les plus significatifs et les plus médiatisés est celui de la municipalité de Munich qui a décidé de basculer non seulement ses serveurs mais surtout ses 14 000 postes de travail sous Linux et d’utiliser des applications bureautiques open source (voir édition du 10 juin 2003). L’exemple allemand montre comment une initiative simple et non c?rcitive permet d’accélérer l’adoption de Linux dans l’administration. En France, certains députés ont tenté, sans succès à ce jour, la voie législative afin de forcer les administrations à adopter les logiciels libres. Mais est-ce la bonne méthode? Car l’absence de loi n’a pas empêché bon nombre d’administrations ou de collectivités territoriales françaises de se doter de logiciels libres.