L’alternative au Wap existe
Dans le monde, l’Internet mobile ne passe pas forcément par le protocole Wap et les réseaux GSM. Des alternatives existent comme la technologie iMode, très en vogue au Japon. Bientôt sur nos mobiles en Europe ?
Pour se connecter à Internet sur les téléphones mobiles, la technologie Wap n’est pas très efficace ni rapide, le réseau GSM offrant des débits maximum de 9,6 Kbits/s. Le succès des opérateurs n’est donc pas garanti. Pourtant, au Japon, l’opérateur NTT DoCoMo est déjà parvenu à se tailler une réputation mondiale avec une technologie concurrente du nom d’iMode. Ainsi, lors d’un sommet à Londres à la mi-juin 2000, le président de Psion David Potter déclara à un parterre de dirigeants d’entreprises que « si le Wap a ses mérites, il est un peu ennuyeux. »« iMode est réellement intéressant, il fournit du loisir, de la messagerie, du commerce électronique, des jeux et des économiseurs d’écrans, et il ne coûte pas cher ».
Les services iMode reposent sur une version allégée du HTML différente du Wap (le cHTML) et un protocole de transmission par paquet. Fin mai 2000, près de 7 millions d’abonnés étaient inscrits au Japon. Le succès est de taille : iMode gagnerait 20 000 nouveaux clients par jour. Par opposition, le GSM qui domine en Europe fait appel à la commutation de circuits, et n’a pas été conçu pour l’Internet. Il faudra attendre en France le GPRS, prévu en fin d’année, pour obtenir la transmission par paquets et des débits de l’ordre de 30 Kbits/s (voir édition du 13 juin 2000).
N’optant pas pour le Wap, le système iMode fait appel à des navigateurs cHTML La société britannique Logica vient d’ailleurs de lancer une passerelle cHTML qui permettra aux opérateurs européns de compléter l’offre Wap. Le langage semble adapté au multimédia, puisque qu’il est d’emblée compatible avec Java, les GIF animés et en couleur, les fichiers sons en Midi ou encore le protocole de chiffrement SSL 128 bits pour le commerce électronique.
Cette arsenal technologique essaimera-t-il en Europe ? Difficile encore de répondre. En cours d’année, l’opérateur NTT DoComo avait tenté une entrée sur le marché des télécoms britannique avec le rachat d’Orange. Finalement, c’est France Télécom qui signa l’acquisition pour 40 milliards d’euros. L’opérateur nippon reviendrait aujourd’hui à la charge, toujours outre-Manche, en envisageant une participation de 15 % dans l’opérateur Telesystem International Wireless. Selon l’agence Reuters, un autre investissement de 15 % dans l’opérateur hollandais KPN Mobile est aussi en cours pour entrer par une autre porte sur le marché européen. Reste à savoir si les actionnaires japonais souhaiteront investir dans un clone du système i-Mode, face à l’arrivée d’ici deux ou trois ans de la troisième génération de téléphonie mobile UMTS.
Pour en savoir plus :
* Logica