Début juin, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a installé une division FinTech, innovation et compétitivité (FIC) au sein de la Direction de Régulation et des affaires internationales (DRAI). Elle sera chargée « d’analyser les innovations en cours dans le secteur des services d’investissement, et d’identifier les enjeux en matière de compétitivité et de régulation » en France et au niveau international.
La direction de la FIC a été confiée à Franck Guiader (ex-Lazard, BNP Paribas et Euronext) qui avait rejoint la DRAI au sein de l’AMF dès la fin de l’année 2011.
L’AMF renforce donc ses capacités d’analyse dans le secteur effervescent de la FinTech en France afin d’identifier « les opportunités et les nouvelles formes de risques auquel le régulateur et potentiellement les investisseurs doivent faire face ».
Cette division FIC émerge au moment où l’AMF et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ont annoncé début mai une démarche commune pour accompagner les start-up dans leurs projets innovants face aux problématiques de régulation.
Côté AMF, la nouvelle équipe de Franck Guiader va prendre en charge le pilotage de ce « guichet unique » au nom d’un suivi de la conformité règlementaire.
Cette division FIC va devenir le principal interlocuteur des associations professionnelles de la FinTech (en particulier France Fintech).
Mais, dans une tribune, Cédric Teissier et Arthur de Catheu, dirigeants fondateurs de Finexkap (financement non bancaire de trésorerie pour les TPE et PME), estime que la France « a pris du retard ».
« L’Angleterre, à l’origine d’un ‘guichet unique’ depuis plus de deux ans, est déjà passée au niveau supérieur », considèrent-ils dans une tribune diffusée à la presse. « Début mai, la Financial Conduct Authority (FCA) a ainsi ouvert une ‘sandbox’ – littéralement un ‘bac-à-sable’ – destinée aux Fintech d’avenir. Le but est de réfléchir à de futurs concepts innovants de start-up et de tester leur modèle sans leur appliquer de réglementation stricte. »
Dans une autre tribune reçue plus tôt à la rédaction, Alexandre Azoulay, Président de SGH Capital (société d’investissement dédiée à l’innovation de rupture qui évolue entre la France et les Etats-Unis), considère qu’il faut « calibrer intelligemment la réglementation aux start-up de la FinTech » au regard du domaine large à couvrir.
« Les applications de budget comme Bankin’ ou les robo-advisors comme Yomoni et Marie-Quantier, sont des outils technologiques appliqués au secteur de la finance, et parler de ‘régulation’ pour ces derniers n’a pas de sens », considère-t-il.
« En revanche, les plateformes de crowdlending qui engagent des placements de personnes physiques ou les établissements de monnaie électronique qui cantonnent des fonds pratiquent des activités risquées qu’il faut nécessairement encadrer et contrôler par la réglementation. »
Tout en poursuivant : « Reste que pour une start-up, devoir répondre aux mêmes contraintes réglementaires qu’une grande banque peut se révéler assez pénalisant, et nombreuses sont celles qui essayent d’y échapper. »
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