L’Arcep fait fondre les tarifs de terminaison d’appel mobile
Le régulateur des télécoms a officialisé sa décision de baisser les prix de gros du téléphone mobile de 50 % en un an. Les opérateurs protestent…
Après l’adoption par l’Union Europénne du plafonnement des tarifs pour l’envoi de SMS depuis l’étranger, c’est maintenant au tour de l’Arcep de revoir à la baisse les tarifs des terminaisons d’appels mobiles.
Après l’adoption par l’Union Europénne du plafonnement des tarifs pour l’envoi de SMS depuis l’étranger, c’est maintenant au tour de l’Arcep de revoir à la baisse les tarifs des terminaisons d’appels mobiles.
Une baisse des tarifs étalée sur un an
Ainsi l’Arcep, en accord avec la Commission européenne, établit qu’au 1er juillet 2009, le tarif de terminaison d’appel passera de 6,5 à 4,5 centimes d’euro par minute pour Orange et SFR – soit une baisse de 31% -, et de 8,5 à 6 centimes d’euro la minute pour Bouygues Telecom, ce qui correspond à une baisse de 29%.
Et ça ne s’arrête pas là… Au 1er juillet 2010, les prix continueront de fondre. Ils seront de l’ordre de 3 centimes la minute pour SFR et Orange, et de 4 centimes pour Bouygues Telecom. Ce qui équivaut à une baisse tarifaire de plus de 50% pour les opérateurs en une seule année.
Mais l’Arcep souhaite encore aller plus loin. Le régulateur des télécoms espère ramener les tarifs des terminaisons d’appels mobiles à environ 1 centime, ce qui correspondrait au tarif pratiqué dans la téléphonie fixe. A termes, l’Arcep souhaite ainsi les FAI puissent inclure dans leur forfait de téléphonie illimitée les appels d’un fixe vers un mobile, sans surcoût supplémentaire.
Les opérateurs pourraient moins investir dans la couverture du territoire
Mais l’annonce de cette nouvelle grille de tarification n’enchante pas les opérateurs. Pour eux, le manque à gagner est évident : » [… ] une baisse de 1 centime d’euro correspondrait, toutes choses égales par ailleurs, à une perte pour les opérateurs mobiles de l’ordre de 125 millions d’euros, soit environ 1,5% de leur EBITDA (revenus avant intérêts et impôts – NDLR)« , estime l’Arcep.
Orange a d’ores et déjà fait savoir à l’Arcep que cette réduction des prix de gros est « nuisible aux investissements » et « pourrait diminuer l’incitation naturelle des opérateurs mobiles à investir dans la qualité de service et la couverture, notamment dans les zones les moins denses. »
Et dans un entretien accordé à la mi-novembre au Figaro, Franck Esser, le P-DG de SFR, avait dénoncé le projet de l’Arcep : » [… ]Sur les deux prochaines années, cette décision nous fera perdre près d’un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est énorme et cela amputera nos investissements dans la couverture du territoire ou l’innovation. »