La location d’applications via Internet, plus communément désigné par ASP devrait véritablement exploser à l’horizon 2004. Le marché est estimé, selon IDC, à 1,4 milliard de francs pour les seules applications d’entreprise. ASP, phénomène apparu il y a un an et demi, consiste à externaliser l’hébergement d’une application auprès d’une société tierce. De ce fait, les ASP passent des contrats avec des éditeurs de logiciels et louent ensuite ses applications à des sociétés soit via un mode de connexion qui utilise Internet, soit au moyen d’un réseau Intranet privé. L’entreprise règle alors un loyer mensuel pour une ressource standard (matériel, logiciel et réseaux), en fonction du nombre d’utilisateurs.
L’avantage principal pour une entreprise qui a recours à la location d’applications est une baisse de ses coûts. Une baisse estimée entre 25 et 40 % selon IDC. Mais, surtout dans le cadre de PME ou de PMI, ces dernières ont accès aux nouvelles applications généralement très chères. Les éditeurs, d’ailleurs, voient dans cette location d’applications, la seule possibilité d’aborder un nouveau marché, celui des petites sociétés. De plus, selon Pierre-Jean Charrier, directeur marketing Europe du Sud pour Citrix, cela permet pour une petite société de connaître à l’avance le coût informatique. Et de citer pour exemple que chaque année en France, 70 000 PME changent d’application comptable, ce qui se traduit pour ces dernières par des dépenses conséquentes.
Si le modèle ASP concerne dans un premier temps les PME et les PMI, les grands comptes restent l’interrogation majeure. Les spécialistes ne sont pas tous d’accord sur l’impact possible du modèle ASP pour les grandes sociétés. D’abord parce qu’elles fonctionnent pour certaines sur le modèle de l’infogérance. Cette technique consiste pour une entreprise à confier tout ou partie de son informatique à un prestataire. Et puis, dans un deuxième temps, leur infrastructure est beaucoup plus lourde, plus complexe que celle des PME. Pour Philippe Lemaire, Chef de produit plate-forme Internet chez Oracle, « le modèle ASP est encore trop récent, même aux Etats Unis, pour savoir si réellement les grand comptes seront l’essentiels du business des ASP ». Pour lui, il ne faut pas confondre ces deux modèles. « L’infogérance se distingue de l’ASP, par le fait même que dans le cadre d’une infogérance, ce sont généralement les machines, les informaticiens, les applications de la société qui sont utilisés par le prestataire de service ».
Le modèle ASP devrait concerner quatre marchés selon IDC. A savoir le marché de la gestion de l’entreprise (comptabilité, finance, ressources humaines), le marché des applications verticalisées dont l’objectif est de regrouper une communauté d’entreprises autour d’une solution ASP. Enfin le développement des applications de gestion de la relation clients (CRM) et le marché de la bureautique en ligne devraient porter le développement de l’ASP. « On assiste aux Etats Unis à un engouement pour le modèle ASP de la part des dotcom qui ne veulent pas s’alourdir d’un service informatique pour se concentrer uniquement sur leur modèle économique », précise Philippe Lemaire. Il mentionne aussi l’émergence de la location d’applications pour un secteur du marché spécifique. Et de citer celui du bâtiment afin de répondre plus spécifiquement aux exigences de ce secteur.
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