Y a-t-il un phénomène de rejet autour du modèle ASP ? On serait effectivement tenté de croire que l’externalisation d’applications n’a pas bonne presse au sein des entreprises. A la naissance de ce concept, toutes les études promettaient de belles perspectives de croissance et depuis, plus rien (voir édition du 31 mars 2000). Les fournisseurs de solutions en mode ASP ont toutes les peines du monde à présenter des clients (voir édition du 13 septembre 2000). Certes certains s’en sortent plus ou moins bien, mais on est loin du phénomène raz-de-marée que l’on nous peignait il y a encore quelques mois.
Jean-François Bensahel, président de l’ASPIC, organisation internationale qui regroupe actuellement près de 800 entreprises dans le monde et dont la vocation est la promotion du marché des applications hébergées, se défend de l’immobilisme de ce marché. « Il y a eu cette sorte d’euphorie liée à l’émergence d’Internet, et tout le monde s’est persuadé que ce concept allait s’imposer naturellement et de manière très rapide. C’est faux. Nous sommes engagés dans une véritable course de fond dans laquelle il nous faut convaincre à la fois les clients et les éditeurs de logiciels à s’orienter vers le modèle ASP, mais aussi à professionnaliser le marché », explique-t-il.
Les éditeurs de logiciels rechignent
Selon lui, le marché a déjà fait un immense bond en avant en se structurant. « Aujourd’hui, les acteurs ont compris qu’il fallait occuper une niche plutôt que d’essayer de couvrir l’ensemble des secteurs. La professionnalisation a donc entraîné des faillites d’acteurs, sans pour autant prouver l’échec du modèle », commente Jean-François Bensahel. Le problème, c’est qu’en plus de la peur engendrée par l’externalisation des données en dehors de l’entreprise (voir édition du 28 mars 2001), l’ASP doit faire face à la mauvaise volonté des éditeurs. Ces derniers traînent en effet les pieds pour se ranger derrière le modèle ASP. Car si ce concept leur assure une meilleur visibilité sur le moyen terme et une fidélité des clients, à court terme, c’est un manque à gagner, car le revenu obtenu de la location est forcément moindre qu’une vente de licence…
Le président de l’ASPIC estime que cette éducation ne se fera pas toute seule. Le consortium se lance donc dans un vaste projet de formations et de rencontres d’acteurs influents comme les fédérations professionnelles, les éditeurs, des institutions telle l’ART ou encore des ministères.
Pourtant avec des sociétés comme IBM, Microsoft, Compaq, Intel, SAP et bien d’autres qui soutiennent l’APSIC et qui ont l’habitude d’imposer leur vision du marché, on peut être surpris que l’ASP n’écrase pas tout sur son chemin. Faux modèle économique où impatience de certains observateurs du marché ? Réponse dans un an, durée du projet de l’ASPIC.
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