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L’avis d’un spécialiste sur les clusters de G5

« Il y a un nouvel acteur sur le marché des clusters. C’est Apple. » Walter Dieudonné, l’un des deux responsables de la PME R-Tech installée entre Carcassonne et Toulouse, est catégorique : « En fait, c’est une bonne nouvelle. Cela veut dire qu’il y a un choix supplémentaire entre tous les constructeurs qui sont sur les rangs pour proposer des solutions de clusters. » R-Tech est une des seules sociétés de services qui proposent des instruments de calculs sur le marché français. Sa spécialité : la mécanique des fluides. « Nous réalisons des simulations numériques d’écoulements à haute vitesse pour des clients tels que l’Onera, l’Agence Spatiale Européenne, le CNES ou des industriels comme Dassault. Notre travail consiste à résoudre des systèmes d’équations décrivant des phénomènes comme les explosions, les détonations, la pénétration d’engins dans l’air ou la trajectoire de véhicules dans l’espace. » R-Tech a notamment collaboré au programme Mars Premier du CNES, en travaillant sur la protection thermique d’une sonde destinée à aller visiter la planète rouge.

Les calculs réalisés demandent généralement plusieurs semaines au petit cluster utilisé par la société, composé de douze noeuds fonctionnant sur processeurs AMD sous Linux. « Les opérations qu’on nous demande de réaliser prennent beaucoup de ressources. Ce sont des calculs intensifs. Le fait de disposer d’un cluster nous simplifie la tâche grâce à la flexibilité qu’il nous apporte », précise Walter Dieudonné. « Son utilisation nous permet d’intervenir rapidement si le calcul pose un problème ou se passe mal. Une réactivité qui n’est pas possible sur les grands systèmes partagés habituellement utilisés dans les entreprises ». Mais voilà, la durée de vie d’un cluster est de deux ans et les solutions disponibles sur le marché se doivent d’être réévaluées tous les trois mois. C’est à l’occasion d’une de ces évaluations que R-Tech s’est retrouvée à tester le PowerMac G5 biprocesseur à 2 GHz. « Nous n’avions jamais touché un Mac auparavant », précise Walter Dieudonné. « Mais le résultat est là : les tests que nous avons fait subir à cette machine avec nos codes de calculs démontrent que ces ordinateurs sont arrivés à parité avec les solutions tournant à 3 GHz dans le monde PC. Et ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le potentiel d’évolution du G5 qui semble être plus important que celui des processeurs X86, dont on pense qu’ils sont arrivés à un palier. »

PowerPC G5, un bon candidat

R-Tech considère ainsi que le processeur d’IBM dispose de plus de marge de puissance exploitable que ceux d’Intel ou d’AMD. « Pour nous, peu importe le constructeur : nous avons surtout besoin de puissance brute et d’un processeur capable de faire tourner une des variantes d’Unix. Le Xserve avec ses PowerPC G5 et son système d’exploitation fondé sur une version d’Unix BSD se présente comme un bon candidat. » Mais Walter Dieudonné précise en parallèle que d’autres atouts des Mac entrent en ligne de compte : la conception et la construction des serveurs, la présence de ports Gigabit Ethernet ou l’utilisation de très bonnes barrettes de mémoire. « C’est un élément capital : les performances du cluster dépendent du bon équilibre des machines. Nous avons eu l’expérience d’une grappe dont la performance était dégradée par l’utilisation d’une seule mauvaise barrette de mémoire vive. » Et les qualités techniques de la machine ne sont pas les seules à avoir soulevé l’intérêt de R-Tech : « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est que le rapport prix/puissance des clusters de G5 est vraiment intéressant, autant qu’une plate-forme Xeon. Et d’ici quelques mois, quand Apple fera évoluer son offre, ils disposeront d’un réel avantage dans ce domaine. D’où notre décision de commencer à proposer une offre sur G5 à nos clients. » Dans quelques mois, Steve Jobs a promis des G5 atteignant les 3 GHz. Si Apple et IBM tiennent les délais, le rapport prix/puissance aura tendance à basculer du côté de la Pomme.

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