Le call center de Free au Maroc en proie à un mouvement social
Plusieurs employés du call center marocain Total Call, filiale du groupe Iliad (maison-mère de Free/Free Mobile), sont en grève pour dénoncer des conditions de travail très difficiles.
L’image de marque de Free en prend un coup depuis quelques semaines. De nombreux employés du centre d’appels Total Call, filiale d’Iliad, la maison-mère de Free, situé au Maroc, sont en effet en grève depuis le 22 mars dernier.
Selon Mamfakinch.com, il s’agit de la deuxième grève des salariés du call center depuis novembre 2011.
Pour répondre aux quelques 2 millions d’abonnés recrutés depuis le lancement de ses offres mobiles en janvier dernier, la pression semble s’être accentuée du côté de Total Call.
« Beaucoup de personnes se demandaient par quels moyens l’opérateur pouvait à ce point réduire ses coûts. Une partie de la réponse pourrait provenir de l’intensification du travail de ses téléopérateurs marocains et du refus d’augmenter leurs salaires », ironise le site Mamfakinch.com
Ce mouvement social aurait pour but de dénoncer les conditions de travail exécrables des employés marocains.
« Des conditions de travail généralement très stressantes, avec des horaires décalés par rapport au pays où réside le travailleur et aussi avec une sorte de double personnage car l’opérateur s’appelle « Francis » quand il répond au téléphone et redevient « Karim » quand il rentre chez lui », relève Mamfakinch.com.
Selon Abderrahmane Seghir, vice-président du Bureau Syndical de Total Call, affilié à l’Union Marocaine du Travail (UMT), cité par Challenges.fr, Iliad ne respecterait pas le droit du travail.
Sur 1 700 salariés de Total Call, à Casablanca, 175 licenciement effectués seraient « abusifs ».
Selon lui, Iliad ferait aussi l’impasse sur le principe de certains jours fériés chômés au Maroc.
« On doit aussi évoquer le stress perpétuel, surtout depuis le lancement de Free Mobile : nous n’avons reçu qu’une formation de deux jours pour cette nouvelle offre, ce qui est notoirement insuffisant -nous avons d’ailleurs obtenu une journée de formation supplémentaire », rappelle Abderrahmane Seghir.
Si Mamfakinch.com souligne que les call centers permettent souvent à des jeunes maîtrisant une langue étrangère de trouver rapidement un travail, il existe aussi un important revers de la médaille.
« Le stress au téléphone est considérable. Disons que nous n’arrivons même plus à prendre notre pause réglementaire de 30 secondes entre deux appels. Les appels s’enchaînent non stop. Parfois, nous décrochons le combiné alors que nous sommes encore en train de parler avec le client précédent ! Les conseillers multimédias n’en peuvent plus : certains ont des problèmes d’audition, des acouphènes… », déplore Abderrahmane Seghir.
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