Depuis octobre, Havas avait doté quatre enseignants du collège de Stockfeld à Strasbourg d’objets futuristes à l’allure d’e-books. Hier, les élèves ont rejoint leurs professeurs, déjà fin prêts, dans l’ère du collège numérique en se voyant remettre chacun leur « cartable électronique », ainsi que Havas a baptisé la tablette développée par Fujitsu, support aux programmes d’enseignement auparavant cantonnés aux livres. Pourquoi ce collège ? Le choix a été pris au niveau de l’Education nationale, l’idée étant de tester ce nouvel outil sur des sites représentatifs. Dès le 14 décembre prochain, c’est une classe de 3ème du collège Jean Moulin de Moreuil (Somme) qui jettera ses livres – manière de parler, bien sûr. Les prochains seront des élèves de Boulogne-Billancourt, suivis d’une classe de Vivonne, à côté de Poitiers (Vienne). Ainsi deux collèges de ZEP (Zone d’éducation prioritaire), un collège situé en zone rurale et un collège récent seront équipés.
Le cartable électronique est donc une tablette Fujitsu. De la taille d’une feuille A4, il pèse un peu plus d’un kilo et tourne sous Windows 98. C’est l’équivalent d’un bon petit ordinateur portable, clavier en moins puisque la saisie se fait au moyen d’un stylet. La machine possède un disque dur de 8 Go, le processeur est un Pentium 166 MHz associé à 64 Mo de Ram. L’animal possède une carte audio, indispensable pour profiter du son sur les séquences vidéo associées aux programmes. Un port PCMCIA et un USB permettent de le relier, par exemple, au réseau du collège.
Une période de test pour optimiser l’outil
Pour l’instant, seuls les programmes des sciences de la vie et de la terre et celui d’histoire et géographie sont fournis. Le premier a été mis au point par Nathan, tandis que Bordas s’est chargé du second. Les cours sont codés en XML, ce qui permet une navigation par des liens pour accéder, par exemple, directement au Petit Larousse installé sur l’ardoise magique. Dès mars prochain, l’anglais devrait intégrer les cartables électroniques, sans pour autant peser sur les épaules des élèves, ce qui représente un avantage certain. Ce premier déploiement correspond clairement à une phase de test dans le but d’étudier les réactions des enseignants et des élèves pour ensuite mieux adapter l’outil.
Par la suite Havas envisage la mise à jour des programmes à distance. Fini les livres jetés ! Reste que la connexion Internet, si elle est possible, n’est pas d’actualité. Les responsables du programme expliquent qu’ils ne veulent pas créer de différence entre les élèves qui bénéficient d’une connexion à la maison et ceux qui n’en ont pas. Pourtant les profs, eux, peuvent se connecter. Ils ont une version débridée du cartable avec les corrigés des cours et la possibilité d’ajouter du contenu. Reste qu’en 3ème, certains élèves brillent déjà par leurs connaissances en informatique. De là à overclocker son cartable et pirater celui du prof, il ne faudrait tout de même pas pousser !
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