Le cerveau humain n’est pas doué pour le multitâche
Le cerveau humain éprouve des difficultés à effectuer deux tâches complexes simultanément. Intuitivement, cela peut paraître évident, mais le démontrer est une autre paire de manches. Une équipe de chercheurs de l’université de Carnegie Mellon est parvenue aux premiers résultats. De l’eau au moulin des opposants au téléphone portable au volant !
Le New York Times a repéré la publication d’une équipe de chercheurs du Centre pour l’imagerie cognitive du cerveau de l’université de Carnegie Mellon, une étude qui pourrait notamment mettre à mal l’utilisation des téléphones portables dans les voitures, même ceux équipés de kits « mains libres ». Ce n’est qu’un exemple des implications de la découverte, qui correspond plus à démontrer que le cerveau n’est pas efficace quand il s’agit de traiter deux tâches complexes en même temps. L’article des scientifiques sera publié dans le numéro daté du 1er août de la revue NeuroImage, un résumé est disponible en ligne. L’étude n’a pas été réalisée directement sur des conducteurs au téléphone, elle a cherché à recréer des conditions similaires.
Parler ou conduire, il faut choisir
Au total, 18 volontaires ont dû déterminer la véracité d’affirmations comme « Les pyramides sont des tombeaux et elles sont l’une des sept merveilles du monde », tout en comparant des figures en trois dimensions. L’analyse par résonance magnétique de l’activité de leur cerveau ne laisse aucune place au doute : le cerveau est un piètre multitâche. En effet, l’activité liée à la parole active, à elle seule, 37 zones, et l’activité liée au déplacement d’objets en active également 37 quand elle est réalisée seule. En revanche, les deux activités réalisées simultanément n’activent qu’un total de 42 zones, là où les chercheurs s’attendaient à trouver la somme des deux activités, soit 74 zones. L’activité liée à la rotation de figures 3D diminuerait de 29 % quand une personne écoute une phrase en même temps, tandis que l’activité générée par l’écoute d’une phrase diminuerait de 53 % quand la personne cherche à faire pivoter des figures 3D. Les scientifiques soulignent que la pertinence des réactions des sujets n’a pas diminué, mais qu’en revanche leur temps de réponse s’en trouve allongé. Conclusion : la prochaine fois, garez-vous avant de décrocher !