Le cinéma numérique entre en scène
Titan AE va être le premier film entièrement réalisé, transmis et diffusé avec des technologies numériques. Si cette manière de concevoir des films d’animation reste de l’ordre de la démonstration technologique, les studios hollywoodiens y croient et comptent bien pousser les salles de cinéma à s’équiper avec du matériel numérique.
Adieu bande cinémascope en celluloïd, bienvenue bande passante à haut débit. C’est un peu comme ça que les dirigeants de la 20th Century Fox et de Cisco Systems auraient pu présenter la transmission du film Titan AE (After Earth) d’Hollywood, où il à été créé, à Atlanta, où il sera diffusé en avant première. Ce film présente la caractéristique d’être le tout premier à être transmis via Internet d’un studio à une salle de cinéma. Sur place, il sera aussi diffusé en numérique par un projecteur spécial. Une grande première technologique que les dirigeants de la Fox ont voulu fêter dignement avec cette super production où Matt Damon, Drew Barrymore et Bill Pullman ont prêté leur voix aux personnages.
Seul 25 cinémas aux Etats-Unis possèdent l’équipement pour diffuser des films de cette manière, selon Larry Lang, vice président chez Cisco en charge du marketing de la livraison de service. Mais les perspectives sont alléchantes malgré un investissement considérable de 100 000 dollars pour chaque salle désirant s’équiper numériquement. Après le marché des salles, les grandes firmes hollywoodiennes souhaitent s’attaquer aux particuliers avec, à terme, la livraison de contenus vidéo directement des producteurs aux consommateurs. Un marché énorme, qui là aussi nécessite des investissements considérables, rien que pour relier chaque foyer en fibre optique permettant de hauts débits de transmission de données. Mais l’enjeu est colossal, l’industrie cinématographique ne souhaitant pas que la révolution numérique que vit cette profession ne connaisse le même sort que celui qu’a connu l’industrie musicale, avec comme incidence majeure une explosion du piratage.