La relève est assurée, à en croire l’affluence au Day-Click organisée aujourd’hui au CENTQUATRE-PARIS (19ème arrondissement) sous la houlette de Syntec Numérique.
Des milliers d’élèves et d’étudiants (collégiens, lycéens, enseignement supérieur…) sont venus assister au forum des métiers, du recrutement, de la formation et au final de l’emploi dans le secteur du numérique.
6000 visiteurs étaient attendus au cours de la journée avec la participation de 300 entreprises du numérique, 20 universités et écoles sur place.
Pour l’inauguration, Godefroy de Bentzmann a appelé à la mobilisation face à ces « jeunes qui veulent se faire coacher », les écoles « qui veulent se présenter » et les entreprises « qui veulent montrer leur capacité d’innovation ».
Le Président de la chambre professionnelle Syntec Numérique a rappelé le bilan 2016 : 19 000 emplois créés dans le secteur, dont 4000 personnes recrutées via Pôle emploi.
Dans son discours, il a souligné les nombreux enjeux dans le secteur : formation (y compris en mode continu tout au long de son parcours professionnel), attractivité, féminisation, transformation des métiers mais aussi des écoles et des universités.
« Les jeunes peuvent trouver des beaux jobs bien rémunérés dans lesquels ils peuvent s’épanouir. »
Cette deuxième édition du Day-Click est consacrée à la formation initiale. Mais on connaît d’ores et déjà le prochain focus 2018 : « la reconversion professionnelle ».
Godefroy de Bentzmann a beaucoup insisté sur la nécessaire féminisation des postes dans la sphère du numérique.
« Il y a seulement 27% de femmes dans ce secteur. Avec le profil d’ingénieur, on tombe à moins de 15% », évoque le président de la principale chambre professionnelle du secteur numérique sur une estrade transformée en pseudo-ring de boxe installée dans l’enceinte du CENTQUATRE-PARIS.
Il faut « dépasser l’image stéréotypée des informaticiens » et le « blocage sociétal » face à la désaffection croissante des jeunes femmes pour les formations du numérique.
A l’occasion du Day-Click, Syntec Numérique, qui dispose d’une commission ad hoc dirigée par Véronique di Benedetto, devait dévoiler les résultats de l’enquête Gender Scan 2017 Numérique conduite auprès de la population estudiantine française pour inciter les jeunes recrues au féminin à s’engager dans les métiers IT d’avenir.
Une communication réalisée dans le cadre du Trophée Excellencia visant à récompenser neuf étudiantes de post-bac à bac+2 disposant de projets concrets et mettant en exergue l’angle de l’engagement au féminin dans les métiers du numérique.
« Nous souhaiterions que 2018 soit l’année de la Grande Cause Nationale des Femmes dans le secteur Numérique », déclare Godefroy de Bentzmann sur l’estrade du Day-Click, qui évoque l’ambition de parvenir à un taux de 50% d’engagement au féminin dans le secteur à l’horizon 2022.
Invité également à l’inauguration de la journée Day-Click, Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’Etat au Numérique, a placé sur un piedestal le « dynamisme » du secteur numérique qui permet d’avoir de multiples choix d’orientation et de reconversion.
Il a pris son propre exemple : »Pendant neuf ans, j’ai été technicien réseau et je suis maintenant ministre du numérique », évoque le représentant du gouvernement. « Les métiers du numérique, ce sont les métiers de la liberté : toute la vie, vous choisirez ce que vous voudrez faire. »
Mounir Mahjoubi a également insisté sur l’importance de la féminisation dans le secteur et sur la nécessité d’ouvrir les esprit sur le potentiel IT « dès la maternelle ou l’école primaire ».
Dans son allocution, il a également abordé des sujets connexes comme l’administration publique qui est aussi « un grand acteur du numérique » (en pleine Semaine de l’innovation publique, c’est toujours bon à placer) et la sécurité informatique (autre foyer de recrutement qui manque de candidats).
Mounir Mahjoubi n’oublie pas d’adapter ses éléments de langage à la jeune assistance dans la salle : « Le numérique, c’est sexy, ça rend fier les parents. »
En guise de témoin, Stéphanie de Bazelaire, Présidente de S2F Network (une société d’une vingtaine de collaborateur spécialisée dans la conception de réseaux smart), a exprimé « le besoin de disposer de profils mixtes et variés ».
Elle illustre son propos avec le recrutement d’une ingénieure qui avait occupé des fonctions de professeure de langues pendant une quinzaine d’années.
Le revers de la médaille ? Un fort turn-over. « Beaucoup de salariés sont zappeurs », nuance Stéphanie de Bazelaire. « En général, les gens restent 18 mois. »
Outre la stimulation, la fidélisation des collaborateurs n’est pas une mince affaire.
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