Le directeur des éditions Stock veut interdire la vente de livre sur Internet
Sur Europe 1, Jean-Marc Roberts, le directeur éditorial des éditions Stock, veut favoriser la survie des librairies « physiques » en interdisant la vente de livres sur Internet. Est-ce là le vrai problème ?
La rentrée littéraire commence à prendre une tournure inattendue. Le directeur éditorial des éditions Stock, Jean-marc Roberts, milite en en effet pour l’interdiction de vendre des livres sur Internet, afin de pousser les consommateurs à se rendre dans des librairies «physiques ».
Dans des propos tenus sur les ondes d’Europe 1 ce 17 août, il souligne qu’aujourd’hui les librairies (et non les mastodontes comme la Fnac) sont « en danger de mort ».
Mais cette désertion des librairies est-elle vraiment due aux e-commerçants qui distribuent des livres (parfois avec des réductions de 5%, comme Amazon.fr ou Fnac.com) sur la Toile ?
Dans un entretien avec le journaliste d’Europe 1 Benjamin Petrover, le directeur éditorial des éditions Stock (groupe Hachette-Lagardère) a fustigé le téléchargement illégal.
« […] Mais je pense que le piratage, ces petites machines que l’on voit partout que l’on appelle ‘ordinateurs’, ont réussi à détruire ces moments très importants. J’espère que ça n’arrivera pas pour le livre », souligne Jean-Marc Roberts.
Selon lui, la librairie devrait redevenir « le lieu de vente unique » (en référence au prix unique du livre instauré par Jack Lang). Le directeur éditorial des éditions Stocks va même plus loin et voudrait même interdire la vente d’ouvrage sur Internet qui n’aurait qu’une conséquence : « […] peu à peu détourner le vrai lecteur de son libraire, et donc de la littérature ».
Mais si les Français décident de fréquenter plus assidument les libraires, cela ne va pas forcément faire les affaires des plus fragiles, les librairies indépendantes, mais davantage celles des « chaînes » et réseaux plus développés sur le territoire français, comme la Fnac, le Furet du nord, Virgin et autres Cultura, sans oublier les espaces culturels des hyper-marchés…
Mais ici Internet n’est peut-être qu’une cible facile et un faux problème : livres à vendre en ligne ou pas, les lecteurs se font tout simplement plus rares, et les Français lisent peut-être moins…
« On peut publier autant de livres que l’on veut, si les gens ne retournent pas en librairie… », fait remarquer Jean-Marc Roberts. Oui, tout le problème serait bien là finalement…