Le duo PowerPC-Unix en cours d’évaluation
La plate-forme PowerPC intéresse de plus en plus les entreprises en quête de puissance de calcul. Un intérêt qui devrait s’accroître avec les progrès de Linux pour processeurs 64 bits.
L’engouement pour l’architecture PowerPC (PPC) ne cesse d’augmenter depuis l’apparition du PPC 970, alias G5, et du « modèle » d’utilisation fourni par l’université de Virginie. Preuve de cet intérêt, la récente annonce par la communauté Linux (voir édition du 4 février 2004) de la sortie de la première édition définitive (Release Candidate 1) de la version 2.6.4 du noyau du système d’exploitation libre. On y trouve la mise à jour pour processeurs MIPS, l’ISDN (Integrated Services Digital Network) mais aussi et surtout la réécriture totale des systèmes de fichiers HFS et HFS+, ceux-là mêmes qui sont utilisés par Apple pour ses Mac. Au chapitre des modifications depuis la version 2.6.3, on trouve également le support du processeur PowerPC 970FX, mais aussi l’amélioration du support des ordinateurs iSerie d’IBM (les anciens AS/400). Les principales améliorations concernent la version pour PPC64, le jeu d’instructions 64 bits qu’on retrouve dans les PowerPC les plus récents. De récents essais sur serveurs lames IBM montrent aussi, comme l’a relevé le site MacBidouille, que la séquence de démarrage s’appuie sur des instructions faisant référence à du matériel Apple. La présence de ce code souligne les relations étroites existant entre IBM et la firme californienne.
Une menace pour Intel et Microsoft
Le portage de Linux sur PPC64 est d’un intérêt primordial pour les deux protagonistes. Dans le même temps, il se présente comme une réelle menace pour Intel et Microsoft (voir édition du 5 mars 2003). Le recentrage de la stratégie d’Intel sur x86-64 et le probable abandon à terme de l’Itanium représentent une étape décisive dans la course aux 64 bits (voir édition du 30 janvier 2004). Avec Linux, les utilisateurs des matériels tournant sur PPC64 auront accès à l’immense logithèque disponible. IBM semble être tenue de mettre à disposition sa base de données DB2 ou son application WebSphere. Oracle serait de son côté en train de finaliser sa base de données 10g pour Linux sur PPC, parallèlement à sa version pour Mac OS X. Oracle 10g devrait modifier radicalement la perception du Mac comme plate-forme de calcul : l’application est notamment optimisée pour fonctionner avec BLAST (voir édition du 21 novembre 2002), plus rapide sur PowerPC que sur x86.
L’accélération de ces développements n’est pas due au hasard : tout d’abord, il y a le G5 qui intéresse de nombreuses entreprises, souvent dans un but expérimental, notamment en France. Certaines sociétés ont commencé à tester le processeur sur PowerMac afin d’en évaluer les capacités de travail en environnement scientifique, mais aussi pour connaître ses performances. La double disponibilité de Mac OS X/BSD et de Linux sur le G5 devrait susciter encore plus d’engouement.