Le Gartner Group pessimiste sur l’avenir du GPRS
Les opérateurs de téléphonie mobile devront sans doute revoir à la baisse leurs prévisions de revenus issus du GPRS. Le Gartner Group juge pour le moment que l’offre ne permettra pas de séduire le grand public et que le réseau de deuxième génération restera principalement une application d’entreprise.
Le cabinet Gartner est plus que sceptique quant au succès de la téléphonie deuxième génération permettant l’avènement de l’Internet mobile. Selon lui, le marché sera loin d’être aussi rentable que ne le pensent les opérateurs. Ces derniers, qui ont commencé à déployer leur offre en Europe, prévoient des chiffres d’affaires mondiaux supérieurs à 2,5 milliards de dollars en 2002 et 32 milliards de dollars par an d’ici 2005. Le Gartner Group prévient cependant que les opérateurs devront revoir à la baisse leurs prévisions concernant les revenus tirés du GPRS, et ce d’au moins 50 %. De ce fait, le cabinet d’étude estime que les services GPRS ne seront pas rentables avant l’horizon 2009-2011, soit bien après le lancement de l’UMTS… qui est toujours prévu fin 2003 début 2004.
Selon le Gartner Group, les réseaux GPRS actuels sont conçus pour des usages professionnels mais manquent d’applications grand public. Il est vrai qu’à l’exemple de la France, les trois opérateurs mobiles ont tous lancé leur offre GPRS pour entreprises, alors que seul Orange dispose aujourd’hui d’une offre grand public (voir édition du 23 mai 2002). Le cabinet d’études juge que le réseau GPRS tel qu’il est pour le moment se prête plutôt à une utilisation professionnelle tout simplement parce que la consultation d’information est plus aisée via un PDA ou un ordinateur que depuis un téléphone portable. France Télécom l’a d’ailleurs très bien compris puisqu’une de ses deux offres GPRS concerne ce type de support. Bill Clark, le directeur de recherche chargé de ce secteur chez Gartner, estime que le GPRS ne connaîtra de succès qu’à condition d’être positionné sur des marchés de niche. Selon lui, la téléphonie de deuxième génération conviendra très bien pour des applications de type B2E (Business-to-Employee).
Un marché de niche
L’étude du Gartner rappelle curieusement la position prise il y a plus d’un an par le patron de l’opérateur japonais NTT DoCoMo au sujet de l’UMTS. Keiji Tachikawa estimait à l’époque que la téléphonie 3G serait un marché de niche et non pas un marché de masse et que, pour plusieurs années, elle serait réservée aux entreprises. Visiblement le Gartner applique cette idée au GPRS… (voir édition du 15 mars 2001)
Par ailleurs, le Gartner juge que le GPRS sera « une énorme déception technologique » jusqu’à ce que la capacité du réseau, les appareils et les applications fonctionnent à plein régime. A titre d’exemple, l’offre disponible d’Orange propose des débits de 25 à 30 Kbits/s contre 160 Kbits/s initialement promis par l’ensemble des opérateurs et spécialistes (voir édition du 24 mai 2002). France Télécom, au moment du lancement de l’offre, assurait que les débits proposés pour le moment sont suffisants pour accéder aux services mis à disposition sur son portail orange. Une chose est sûre, plus il y aura de services et plus les débits seront importants, plus les offres seront suffisamment séduisantes pour attirer les utilisateurs du GSM actuels.