Un an après le GeForce3 (voir édition du 28 février 2001) et six mois à peine après la version « améliorée » Titanium (voir édition du 2 octobre 2001), nVidia lance ce 6 février 2002 le processeur graphique GeForce4. De l’aveu même d’Alain Tiquet, directeur marketing de nVidia France, ce nouveau processeur est une version aboutie du GeForce3. Autrement dit, le GeForce 4 est ce qu’aurait dû être le GeForce 3 s’il n’avait pas connu de retard de développement.
Au menu des nouveautés, on notera avant tout le support de l’affichage multi-écran qui comble enfin une grosse lacune face aux produits ATI. Fonction renforcée avec l’arrivée du nouveau driver, le nView, qui permettra de diffuser l’image sur un écran cathodique, un écran LCD et une télévision simultanément. Encore faudra-t-il que les constructeurs intègrent les interfaces de connexion adéquates à leurs cartes.
Puissance décuplée
Côté traitements, le GeForce4 voit sa puissance décuplée grâce à la nouvelle architecture Lightspeed Memory Architecture II dont tirent parti les 63 millions de transistors (à titre de comparaison, le Pentium 4 Northwood en compte 55 millions) cadencés à 300 MHz. Le LMA II offre une interface mémoire DDR en 128 bits et d’autres technologies (Z-compression pour optimiser la bande passante et Z-occlusion culling pour éliminer le calcul inutile des pixels cachés à l’écran). Sur le papier, le GeForce 4 délivre une bande passante près de deux fois supérieure à celle du GeForce 3, soit une progression de 2,7 à 10,4 Go/s selon les modèles.
nVidia en a également profité pour améliorer ses moteurs. Le nFiniteFX II promet un rendu toujours plus réaliste des lumières, textures et détails et le Accuview Antialiasing offre un choix toujours plus grand dans le traitement anticrénelage (les effets d’escaliers sur les courbes) tout en nécessitant moins de puissance de calcul. Nous sommes cependant encore loin d’une simulation parfaite de la réalité. Pour Alain Tiquet, il reste encore 10 ans de travail avant que « le PC devienne une fenêtre de la réalité ».
Trois grandes familles selon les usages
Le GeForce 4 se décline en trois grandes familles (sans compter la version destinée au Mac, voir édition du 1er février 2002) : le milieu de gamme avec la déclinaison « MX » (jusqu’alors connue sous le nom de code NV17) ; le haut (voire très haut) de gamme en version « Ti » (développée sous le code NV25) qui vise essentiellement le million et demi de hardcore gamers dans le monde, soit 8 % de la clientèle du fondeur ; et enfin le « Go » comme solution mobile.
Deux modèles illustrent le GeForce 4 Ti : le 4600 et le 4400. Tous les deux supportent jusqu’à 128 Mo de mémoire. Le premier atteint les 86 millions de triangles par seconde pour 10,4 Go/s de bande passante contre 79 millions et 8,4 Go/s pour le second. A-t-on vraiment besoin d’autant de puissance en dehors des jeux ? « Oui », répond le responsable marketing qui estime que « les traitements en 3D se retrouvent dans un nombre de plus en plus important d’applications dont Photoshop, Internet et les logiciels d’architecture ». Certes.
Trois modèles « MX » couvrent le milieu de gamme : les 460, 440 et 420. Avec un maximum de 64 Mo de mémoire, les performances offrent respectivement 38, 34 et 31 millions de triangles par seconde pour 8,8, 6,4 et « seulement » 2,7 Go/s de bande passante. Enfin, la version mobile avec le Go est une déclinaison du MX avec deux modèles. Les GeForce4 Go 440 et 420 sont lancés en version 64 et 128 bits avec 64 Mo de mémoire. Comme tout bon processeur mobile, le GeForce4 Go dispose d’une technologie qui ajuste la consommation électrique en fonction des besoins et optimise ainsi l’usage des batteries. Il équipe d’ailleurs le Toshiba Satellite 5005-S507.
Une stratégie basée sur les constructeurs
La société leader mondial des processeurs graphiques n’a toujours pas l’intention de fabriquer ses propres cartes comme le fait son concurrent ATI. « Ce n’est pas intéressant pour nous d’arriver avec les mêmes produits aux mêmes prix que nos partenaires », explique Alain Tiquet, « ce choix renforce nos relations et nous assure un meilleur réseau de vente. » nVidia travaille avec dix-sept constructeurs dont Asustek, MSI, Elsa et Creative pour les plus connus. La récente décision d’Hercules d’abandonner les produits nVidia ne gêne en rien Alain Tiquet, au contraire. « Nous avons sélectionné exclusivement Creative pour distribuer notre Personal Cinema, c’est peut-être cela qui leur a déplu », explique-t-il. « De plus, en supportant le Kyro, ATI et nVidia, Hercule prenait le risque d’être dépassé par le support technique », au risque de nuire à l’image de nVidia.
Le lancement du GeForce 4 coïncide avec le 100 millionième processeur nVidia vendu depuis le lancement du NV1 en 1996. Depuis, les Riva, TNT, GeForce et Quadro ont assuré le succès de nVidia. L’arrivée du GeForce4 relègue les GeForce2 et 3 en entrée et milieu de gamme tandis que le TNT est en voie de disparition. Pour 2002, nVidia programme un chipset graphique dédié aux ordinateurs portables.
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