Le Gigabit Ethernet peine sur la longue distance
Récemment standardisé, le Gigabit Ethernet supporte mal l’allongement des distances de connexion.
Le Gigabit Ethernet n’est standardisé que depuis juin 1998, et la norme 802.3z ne couvre que certains domaines. La portée autorisée par celle-ci écarte pour l’instant le Gigabit des réseaux étendus. Avec des câbles STP ou Coax 150 ohms, on atteint 25 mètres. Le 1000Base-SX autorise 550 mètres sur fibre optique multimode et des liens de 5 kilomètres sont possibles sur fibres monomodes. Cela suffit largement dans le cas d’un immeuble, mais peut poser problème dans le cadre d’un campus étendu. Au-delà de cette distance, il faut se tourner vers des solutions Gigabit propriétaires, qui peuvent aller jusqu’à 130 kilomètres pour les réseaux métropolitains. L’inconvénient ? L’absence de garantie d’interopérabilité entre matériels de différents constructeurs, ce qui peut être gênant dans la perspective du prochain passage à des débits supérieurs au Gigabit. Pour les entreprises, cette solution imposerait en outre de louer aux opérateurs de la fibre noire, sans prestation de services, ce qui n’est pas nécessairement du goût de ces derniers?
La normalisation lacunaire de Gigabit oblige aussi à recourir à des solutions propriétaires pour réaliser l’agrégation de canaux (trunking). Celle-ci est indispensable si on veut atteindre des débits de l’ordre du gigabit entre un serveur et un commutateur. Enfin, les possibilités de redondance ne sont pas normalisées et, de ce fait, plus coûteuses. Alors qu’ATM permet deux liens parallèles, autorisant ainsi l’utilisation permanente de la bande passante du lien de secours, le lien redondant du Gigabit Ethernet ne peut être utilisé simultanément au premier lien.