Le groupe TF1 auraît viré un responsable Web pour son avis anti-Hadopi
Selon Libération, Jérôme Bourreau a été licencié sur la foi d’un e-mail perso dans lequel il s’exprimait contre le projet de loi. Un sac de noeuds mêlant Internet, audiovisuel et politique.
Difficile d’avoir des opinions personnels au sein du groupe TF1 même dans la vie privée. Selon Libération, Jérôme Bourreau-Guggenheim, un des responsables du pôle innovation Web de TF1, a été congédié pour « divergence forte avec la stratégie » du groupe audiovisuel. A propos de la loi Hadopi…
Si les SMS connaissent parfois des cheminements curieux (voir l’affaire du SMS menaçant), celui des mails également. Selon le récit de l’ex- responsable chez eTF1, un mail personnel adressé via Gmail à Françoise de Panafieu (UMP, député du XVIème arrondissement), dans lequel il exprimait son opposition au projet de loi Création et Internet, a atteri au ministère de la Culture, qui a fait suivre au groupe audiovisuel. Ce qui fait dire à Jérôme Bourreau dans Libération qu’il a été licencié « suite à une dénonciation du ministère de la Culture ».
Le 4 mars, lors d’un entretien avec son supérieur Arnaud Bosom, Jérôme Bourreau a reçu un savon à cause de son opinion anti-Hapodi. Avec quelle matière à l’appui ? Le fameux mail avec des citations au mot près….Reçu par l’intermédiaire du cabinet du ministère de la Culture, auraît finalement reconnu Arnaud Bosom.
Prise de position anti-Hapodi = acte d’opposition à la stratégie du groupe TF1
Depuis, Jérôme Bourreau a reçu sa lettre de licenciement dans lequel il est indiqué que sa « prise de position anti-Hadopi » est perçue comme « un acte d’opposition à la stratégie du groupe TF1 [pour qui] l’adoption de ce projet de loi est un enjeu fort ».
L’affaire ne va pas s’arrêter là : Jérôme Bourreau fait savoir par l’intermédiaire de son avocat qu’il compte saisir les Prud’hommes mais aussi la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (Halde) pour « discrimination en fonction de ses opinions politiques ».
Rappelons le contexte : en 2008, le groupe TF1 a déposé des plaintes contre les plates-formes Dailymotion et YouTube pour infraction copyright et il exploite des services légaux de vidéo à la demande et de télévision de rattrapage.
Cela demeure une histoire édifiante mais qui n’est pas sans rappeler celle du chroniqueur senior américain Roger Friedman, qui a été viré début avril de la chaîne Fox News.
Pour quel motif ? Il a évoqué à l’antenne l’existence sur les réseaux P2P de copies pirates du dernier épisode de Wolverine/X-Men (une production des studios Twentieth Century Fox). Allusion qui a visiblement mal passé auprès de la holding du groupe de communication de Rupert Murdoch.
Lire le dossier spécial Vnunet.fr : Loi anti-piratage : avis de tempête