Le logiciel de gravure RealDVD provoque déjà des remous
Le dernier logiciel de RealNetworks exaspère l’industrie du cinéma.
L’industrie du cinéma est en branle. L’éditeur de logiciels RealNetworks a en effet annoncé la sortie d’un nouveau produit, RealDVD, permettant de copier des films sur DVD. Une violation des droits sur la propriété intellectuelle d’après Hollywood. Dès le jour de la sortie du logiciel, mardi 30 septembre, l’Association du cinéma américain (MPAA) a porté plainte pour faire interdire la distribution du logiciel.
L’application permet de « sauvegarder légalement ses DVD favoris sur le disque dur d’un PC ou une clé USB », explique le pionnier de la diffusion audio et vidéo sur internet. Les films sont encodés avec des DRM qui en limitent ensuite le partage.
Concrètement, un film copié peut être lu sur un maximum de cinq PC différents que l’utilisateur devra référencer sur un compte ouvert sur le site de RealNetworks, rappelant ainsi le système d’iTunes Store. Il n’y a donc intérêt à transférer des films ainsi copiés sur des réseaux de peer to peer, car ils ne pourront être lus qu’un nombre limité de fois par utilisateur identifié. Et il faudra le logiciel ReadlDVD pour lire ces films. « RealDVD ne permet pas aux utilisateurs de distribuer des copies des DVD, car le logiciel conserve et renforce le codage CSS (Content Scrambling System (CSS), ou système de brouillage du contenu), afin d’assurer que le DVD ne puisse pas être copié ou partagé improprement. »
« Le logiciel devrait s’appeler « DVD volé » »
Le MPAA persiste, par la voix de son conseiller juridique Greg Goeckner : « Le (logiciel) RealDVD de RealNetworks devrait s’appeler « DVD Volé » ». « RealNetworks sait que son produit est illégal et sape la confiance établie à grand peine entre les producteurs de film américains et la communauté informatique », a-t-il ajouté.
RealNetworks a aussitôt répondu à la poursuite en justice en lançant lui aussi une procédure légale, arguant de la légalité de son produit. « RealNetworks a entrepris des démarches juridiques pour protéger le droit du consommateur à utiliser librement les DVD qu’il achète », a expliqué dans un communiqué la société de Seattle.
« Nous sommes déçus de voir l’industrie du film imiter l’industrie du disque et essayer d’empêcher les avancées technologiques, au lieu de faire bon accueil à des changements apportant plus de valeur et de flexibilité aux acheteurs de DVD », fait encore valoir RealNetworks, dont le logiciel était disponible en ligne mardi pour quelques 30 dollars.