Le Mac s’en va-t-en guerre
Au moment où le Bureau National d’Investigation des Philippines a mis en accusation l’auteur du virus « I Love You » et après les attaques massives de serveurs réalisées au début de l’année, le Macintosh revient à la mode dans les bureaux des administrations.
C’est vendredi dernier qu’Onel de Guzman, 23 ans, auteur présumé du virus I love You, lancé le 4 mai dernier sur le net, a été accusé de vol. On estime à 84 millions le nombre de connectés ayant reçu son e-mail destructeur et près de 3 millions ont été infectés, causant plusieurs milliards de dollars de dégâts selon certaines estimations. Le côté spectaculaire de l’événement I love You ne doit pas pour autant faire oublier que « sport » favori des pirates informatiques consiste d’abord à entrer par effraction sur les serveurs des services de la défense.
La sécurité devient donc un problème majeur pour les utilisateurs de l’Internet. La plupart des administrations du monde fonctionnent avec des PC sous Windows. C’est le cas des administrations chargées de la défense aux Etats-Unis. Et l’armée américaine est une des cibles préférées des pirates. Des écoles feraient même passer à leurs étudiants des examens qui demandent de pirater des serveurs gouvernementaux pour décrocher le diplôme. Et si vous ne disposez pas de l’entraînement adéquat, il existe des sites de téléchargement de logiciels vous permettant de rentrer sur des sites auxquels vous n’avez pas accès.
Face à ces menaces, la réaction des administrations américaines ne s’est pas fait attendre : pour contrer les attaques de virus ou de contournement de la sécurité, les responsables n’ont pas perdu de l’oeil les solutions qui s’offraient à eux. L’idée qu’il n’y a que quelque 40 virus spécifiquement Mac, contre plusieurs centaines de milliers spécifiquement PC souligne la différence d’attirance entre les machines pour les boucaniers du Web. Cette différence est également mise en avant par des différences techniques : selon le W3C (World Wide Web Consortium), le fait que les machines à la Pomme soient plus sûres que d’autres plate-formes est dû, entre autre, à l’absence de ligne de commandes (voir édition du 26 avril 2000).
L’une des solutions retenues par Christopher Unger, l’administrateur du site de l’armée de terre américaine (US Army), après une attaque particulièrement virulente, a été d’utiliser MacOS pour faire fonctionner son serveur. Mais l’utilisation de ces machines ne s’arrête pas là : les différents départements de la défense ont reçu pour consigne de créditer dans leur budget une ligne pour financer l’achat de Macintosh.
Récemment, le site AppleInsider dévoilait une bonne nouvelle pour Apple : le « Naval Air Warfare Center Weapons Division », la division des armements du centre naval de guerre aérienne va s’équiper en Macintosh. Cette division a été il y a quelques années le plus gros client de ces machines au monde. L’utilisation des G4, qui autorisent l’utilisation des codages très puissants, permet aux militaires de s’assurer d’une avance sur des actions qui sont considérés comme des actions de guerre. La Marine américaine n’est pas la seule Marine fervente de l’hétérogénéité de ce type de matériels. En France aussi, la Marine Française est équipée en partie de Macintosh.