Décidément, l’Etat du Massachusetts s’affirme comme un ardent opposant à l’hégémonie de Microsoft. Non content d’être le seul Etat à maintenir ses poursuites contre l’éditeur dans le cadre du vaste procès antitrust dont ce dernier fait l’objet (voir édition du 8 juillet 2003), voilà que ses responsables informatiques définissent pour leurs propres besoins une politique favorisant explicitement les logiciels libres et les standards ouverts comme XML. Ils ont déjà identifié le site Web du Massachusetts, lequel utilise le serveur Web IIS de Microsoft, comme candidat potentiel pour une migration prochaine vers des alternatives Open source, en l’occurrence Apache. Pour autant, l’Etat du Massachusetts, qui affirme que ses nouvelles options en matière d’équipement informatique n’ont aucun lien avec le procès qui l’oppose à Microsoft, ne prévoit pas une refonte complète et immédiate de son système d’information autour de solutions libres, à l’instar de la municipalité de Munich qui a annoncé il y a quelques mois l’installation de Linux sur l’ensemble de son parc de PC, soit 14 000 terminaux (voir édition du 10 juin 2003). Apprenant cette décision, Microsoft n’a pas hésité à se fendre d’un communiqué afin d’expliquer que la récente politique de l’Etat du Massachusetts risquait d’être discriminatoire pour les fournisseurs de logiciels propriétaires : « Nous sommes profondément inquiets s’il s’avère que cette politique ne garantit pas les conditions d’une concurrence ouverte et équitable dans l’Etat du Massachusetts », explique le communiqué.
L’argument de la sécurité
Si plusieurs Etats, en Europe, en Amérique latine ou du Sud et en Asie (voir édition du 5 septembre 2003) sont en pointe dans l’adoption des logiciels libres comme alternative aux produits de Microsoft, il est peu probable que, hormis le Massachusetts, ce mouvement gagne les Etats-Unis, que ce soit au niveau fédéral ou local. En effet, une des motivations qui poussent l’administration allemande ou encore le gouvernement chinois à promouvoir Linux et les produits Open source est de stimuler l’activité économique locale qui s’est développée autour des logiciels libres. Evidemment, cet argument ne fonctionne pas aux Etats-Unis. L’autre motivation est la réputation des logiciels libres d’être plus sûrs que les produits de Microsoft. C’est peut être par cette brèche que le mouvement Open source réussira à s’imposer dans les systèmes informatiques des administrations et instances gouvernementales américaines. Récemment, en effet, un rapport rédigé par des experts en sécurité informatique et qui a fait l’objet d’une présentation devant des membres du congrès américain et des représentants de l’administration Bush, expliquait que l’hégémonie de Windows sur les ordinateurs de l’Etat américain constituait une menace pour la sécurité nationale (voir édition du 25 septembre 2003).
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