Avec un coût allant jusqu’à 4 000 francs, mieux vaut y réfléchir à deux fois avant d’investir dans un téléphone Wap à la norme GSM. Une dizaine de terminaux seront sur le marché dans le courant de l’été (voir édition du 7 juin 2000). Or ces modèles ne fonctionneront pas sur les réseaux GPRS en cours de déploiement. Sans compter que les organiseurs de poche, même s’ils sont coûteux, convergent vers l’Internet mobile et offrent déjà des écrans plus spacieux et en couleur. Bref, l’acheteur peut se demander s’il ne vaut pas mieux attendre avant d’investir.
France Télécom considère que ses premiers services commerciaux GPRS seront disponibles pour le grand public avant la fin de l’année. Les opérateurs SFR et Bouygues Télécom ont eux aussi démarré la mise à jour de leurs réseaux GSM et prévoient d’être opérationnels d’ici le début 2001. Sur le papier, les débits devraient atteindre 30 à 40 Kbits/s contre 9,6 Kbits/s au maximum pour le GSM. Pour François D’argence, responsable marketing des accès radio chez Nokia, les opérateurs ont tout intérêt à évoluer vers cette technologie. D’abord, la connexion est plus rapide et convaincra davantage d’internautes de l’intérêt de la mobilité. Ensuite, l’opérateur peut décongestionner son réseau en gérant simultanément davantage de connexions. Mais si, chez Nokia, on assure que les mobiles GPRS seront prêts à l’ouverture des services commerciaux, on reste évasif sur d’éventuelles subventions qui permettront à l’utilisateur d’abandonner son GSM pour passer à un mobile compatible.
L’autre évolution concerne l’ergonomie des terminaux. Les écrans limités à quelques lignes des téléphones Wap font pâle figure par rapport aux organiseurs de poche. On peut déjà se connecter via un simple GSM avec un organiseur Palm IIIc en couleur. Son écran permet de lire confortablement un courrier électronique, et l’on peut même le relier à un modem traditionnel 56K. Le fabricant Psion prévoit déjà l’ajout en juillet d’un navigateur Wap sur le modèle Revo. « Le marché des téléphones mobiles est orienté vers la voix, alors que le Wap d’aujourd’hui concerne les données et Internet », constate Christophe Poulin, directeur du marketing chez Psion France. Selon lui, il est difficile d’exploiter le Web ou de rédiger un mail sans passer par un écran plus grand ou un vrai clavier. Fidèle à son métier, le constructeur croit davantage en l’intégration de la voix dans les PC de poche. Dont l’un des avantages est justement d’être plus évolutifs que les téléphones s’il faut passer au GPRS.
Enfin, le consortium Symbian (dont font partie Nokia, Ericsson, Motorola, Panasonic et Psion) a publié récemment des guides de référence pour son système d’exploitation allégé Epoc. L’une des trois versions baptisée Quartz se destine aux modèles à clavier complet et écran couleur. Et justement, Psion a présenté lors du Cebit 2000 un prototype à écran tactile sous Quartz, intégrant une fonction de téléphonie à la norme GPRS. A leur tour, les constructeurs télécoms du consortium rendront leurs téléphones Internet plus conviviaux pour les services en ligne. Résultat, les chances sont grandes pour que le mobile Wap de l’année 2001 diffère beaucoup de la génération attendue cet été.
Pour en savoir plus : Symbian
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