« Il n’y a plus aucune excuse pour ne pas utiliser MPEG-4 », a indiqué Sebastian Moeritz, le PDG de Dicas Digital Coding Gmbh, une société allemande de codage vidéo installée à Berlin. Il est bien placé pour en parler puisqu’il fait également partie de l’organe représentant les sociétés adoptant le standard de compression/décompression : le M4IF (pour MPEG-4Industry Forum, forum de l’industrie du MPEG-4). Un standard qui – c’est le moins que l’on puisse en dire – a suscité un incroyable suspense ces derniers mois quant à ses modalités d’utilisation et de distribution ! L’homme serait-il, dorénavant, un rien pressé de voir son algorithme trouver son marché (voir édition du 16 août 2002) ? Sans doute, car l’enjeu n’est pas mince : Microsoft met déjà la pression avec son format propriétaire intégré à Windows Media Player et le format DivX est aussi là pour durer. Mais le plus pressé d’arriver à un accord était sans doute Apple (voir édition du 6 juin 2002). Pensez donc : la firme a fourni les bases de développement de ce format en 1997 ! Depuis, des travaux d’amélioration ont été réalisés dans le monde entier : vingt sociétés revendiquent des inventions ayant participé à sa mise sur pied. On compte, parmi les « inventeurs » du MPEG-4, Apple, qui a fourni QuickTime comme base de développement, Canon, France Telecom, Fujitsu, GE Technology, General Instrument, Hitachi, Matsushita, Microsoft, Oki, Philips, Samsung, Sharp, Sony ou encore Toshiba. Le MPEG-4, qui doit à terme surtout permettre de faire circuler sur Internet des programmes vidéo près de dix fois moins volumineux pour un niveau de qualité similaire voire supérieur, se présente donc comme un standard capable de révolutionner, encore une fois, les industries de l’image et du son. Imaginez : en audio, le MPEG-4 serait capable de faire passer la capacité de la première version de l’iPod d’Apple de 1 000 chansons à près de 10 000, sans qu’aucune pièce d’origine ne soit changée !
Après le MPEG-1, approuvé en 1991 et qui permettait déjà de transférer des films sur des supports comme le Vidéo CD (qualité VHS), le MPEG-2, en 1994, sans qui le DVD vidéo n’aurait pas vu le jour et le MPEG-1 layer III ou MP3 dédié aux fichiers son et dont on connaît le succès, c’est donc au tour du MPEG-4 de chercher à s’imposer comme un standard. Approuvé en 1998, il autorise, certes, une compression supérieure mais aussi un niveau de qualité qui dépend du support ou de la bande passante disponible. A ce titre, il devrait pouvoir être utilisé tant sur des téléphones cellulaires (voir télégramme du 13 février 2002) que pour des programmes télévisés diffusés par satellite. L’adoption de la licence MPEG-4 se présente donc comme une mini-révolution car derrière elle se cache une multitude d’applications. On peut parier qu’Apple, première entreprise à avoir fourni les codecs MPEG-4 sur son lecteur audiovisuel QuickTime 6, saura en tirer parti. Les rumeurs et les spéculations font déjà état d’un téléphone, d’une adaptation de l’iPod ou d’un autre gadget numérique de poche en mesure de diffuser de l’image animée…
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