Le cinéma sur Internet, c’est presque pour bientôt. Cinq grandes majors hollywoodiennes, qui font à peu près la pluie et le beau temps du cinéma mondial, ont annoncé avoir formé une joint-venture afin d’offrir des services en ligne de vidéo à la demande. Ainsi AOL-Time Warner (qui détient Warner Bros.), Vivendi-Universal (Universal Pictures), Viacom (Paramount Pictures), MGM et Sony (Columbia Pictures) détiennent 20 % chacun de cette entreprise qui, selon certaines sources, aurait investi 150 millions de dollars. Absents, Walt Disney et News Corp. (Twentieth Century Fox) ont préféré faire cavaliers seuls. Aucun nom d’entité ni aucune date n’ont cependant été avancés. Mais, selon un communiqué commun, le service devrait ouvrir au début de l’année prochaine et sera, dans un premier temps, basé sur un système d’accès Internet dont les principaux bénéficiaires seront ceux disposant d’un accès à haut débit.
35 millions de clients potentiels
Pour les cinq studios, le marché constitué de 35 millions d’utilisateurs reliés en haut débit offre désormais une vision pérenne à ce service de vidéo-club à domicile. C’est aussi pour essayer de prendre les devants face aux pirates et ne pas subir ce que Napster a fait vivre à l’industrie musicale (et inversement). Pourtant, à ce jour, aucune solution technique ne garantit la copie illicite. Et les formats comme le MPEG4 (voir édition du 16 août 2001) et son codec DivX permettent de compresser un film au point de le faire tenir sur un CD-Rom. Certes, télécharger 650 Mo n’est pas à la portée du premier modem venu mais en haut débit, quelques heures suffisent. Et nombre de copies numérisées illicitement circulent déjà sur le réseau. Les majors d’Hollywood se veulent rassurantes. « Nous pensons que la nature humaine n’est pas prédisposée au piratage », explique Barry Meyer, PDG de Warner Bros., dans le communiqué, « en offrant activement une source de films pratique, abordable et de haute qualité, l’industrie cinématographique rencontre les besoins du public tout en protégeant avec succès notre propriété intellectuelle ». S’il le dit… Et puis, ça permet surtout de se passer d’intermédiaires comme les distributeurs et les vidéo-clubs.
Selon les premières informations, une centaine de films ? plutôt récents ? seront disponibles en ligne à l’ouverture du service. L’utilisateur paiera environ 4 dollars pour télécharger un fichier codé qu’il pourra visionner en RealVideo ou Windows Media Player pendant une durée limitée à 30 jours. Une solution opposée au streaming (diffusion en temps réel) qui évite ainsi les pertes de qualité liées aux dégradations éventuelles de la bande passante, tout en laissant le spectateur maître du déroulement de la « projection ». Reste à savoir si les internautes se laisseront séduire par ce service de films à la carte qui entrera directement en concurrence avec les DVD et cassettes vidéo, ainsi qu’avec les centaines de chaînes thématiques du câble et du satellite.
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