Cette semaine, l’américain Red Hat lance une évolution majeure de sa distribution Linux, Red Hat Enterprise Linux 3.0, également appelée RHEL, avec un objectif bien précis : l’imposer dans les centres de données des grandes entreprises. C’est pourquoi cette nouvelle mouture est disponible non seulement pour les architectures Intel 32 bits, mais également pour les serveurs 64 bits (Intel et AMD) et les mainframes d’IBM. A cela s’ajoute un certain nombre d’innovations. La principale, qui concerne le noyau du système d’exploitation, est une meilleure gestion des threads, technique de programmation dite multiprocessus très utilisée dans les programmes Java. Celle-ci permet de partager le temps CPU entre plusieurs tâches que le programme effectue donc simultanément. Du coup, grâce à RHEL, l’exécution des applets Java est grandement améliorée.
Un modèle économique fonctionnel
Ce module de gestion des threads, qui réduit un peu plus l’écart entre Linux et les Unix propriétaires et dont le développement a été notamment soutenu par IBM, est partie intégrante du noyau 2.6 de Linux. Red Hat l’a donc adapté à la version 2.4 sur laquelle repose RHEL 3.0. Autre amélioration, celle de la gestion des entrées/sorties, ce qui accroît par conséquent les performances du système d’exploitation en tant que serveur de base de données. Red Hat Enterprise Linux 3.0 est disponible dans le cadre d’une souscription annuelle incluant le support technique. Les tarifs s’échelonnent de 179 dollars pour un poste client à 2 988 dollars pour un serveur haut de gamme. Rappelons que le lancement de RHEL s’inscrit pour Red Hat dans une stratégie plus vaste, dont l’enjeu est de fournir aux grandes entreprises toute la palette des logiciels d’infrastructure : serveur d’applications J2EE, logiciel d’administration de systèmes, et surtout les prestations de services associées qui constituent l’essentiel des revenus du distributeur (voir édition du 24 septembre 2003). Après bien des vicissitudes, ce modèle économique semble désormais fonctionner : lors du deuxième trimestre, clos fin août, Red Hat a en effet dégagé un bénéfice net de plus de trois millions de dollars alors qu’un an auparavant il affichait encore plus de deux millions de pertes (voir édition du 19 septembre 2003).
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