Le SMS, une technologie sous estimée ?
Depuis l’interconnexion des réseaux, le SMS, une technologie pourtant loin d’être récente, se développe en France. Malgré des prix jugés excessifs et une absence de forfait attirant, le marché reste porteur et devrait pouvoir garder toute sa place face au Wap et aux mails consultables ‘via’ le mobile.
Si le SMS (Short Messaging Services) est en retard en France comparé aux pays voisins, 5 fois moins utilisé qu’en Allemagne, il n’en reste pas moins que cette technologie qui consiste à transmettre des textes de 160 caractères sur les écrans des téléphones portables est promis à un bel avenir. D’autant que s’il conquiert une large place chez les jeunes utilisateurs des mobiles, il trouve un marché prometteur du côté des entreprises. Il prolonge ainsi le rôle d’un Intranet. Mais c’est surtout depuis l’interconnexion des réseaux que le SMS connaît en France une phase de développement importante. En effet, avant novembre 99, un utilisateur du réseau Itinéris ne pouvait pas envoyer un SMS sur un réseau d’un autre opérateur.
Le SMS est si bien développé dans certains pays européens qu’il représente une part non négligeable des dépenses téléphoniques. Sur la facture de téléphone d’un jeune finlandais le coût des SMS représenterait jusqu’à 70 % du total. On comprend de ce fait pourquoi les opérateurs mobiles voient le prix des SMS à la hausse plutôt qu’à la baisse. Bouygues Telecom vient en effet d’annoncer qu’il alignait ses prix sur ceux de ses concurrents SFR et Itinéris. L’envoi d’un SMS passerait ainsi de 0,70 francs à 1 franc à partir du 12 juin. Des prix qui restent largement au-dessus du prix de revient estime Jean-baptiste Rudelle, président et fondateur de K-mobile, éditeur du site Kiwee.com, qui estime le prix de revient d’un SMS à 5 centimes…
Une situation que certains qualifient d’excessive au point de vouloir boycotter le SMS en proposant une journée d’action le 15 et le 16 juin où il est demandé de ne pas envoyer de SMS pendant ces deux jours. Toutefois, on peut noter la présence de promotions qui baisse le prix, mais elles sont limitées dans le temps. SFR propose depuis le 25 mai un envoi gratuit pour tout SMS envoyé. Bouygues Telecom offre quant à lui des tarifs dégressifs. Mais aucun ne prend le risque de mettre en place des forfait illimités. Reste qu’à côté de ces modèles payants, se trouvent des SMS gratuits. Seulement, à la différence des mails où la gratuité est de mise, l’acheminement d’un SMS est payant. Les opérateurs gratuits se rémunèrent alors contre de la publicité. Reste que ce système n’est viable que pour les particuliers. Cerclo qui propose le SMS via son site Internet, propose la location de sa technologie pour les entreprises.
A 1 franc le SMS, on peut alors s’interroger sur son avenir face aux mails consultables via le mobile ou le WAP. Pour François-Xavier Léger, président de Cerclo, il y aura certainement convergence entre le mail et le SMS. « L’avantage de cette convergence est la possibilité de recevoir en temps réel ces mails et de façon gratuite »précise-t-il. A la différence du Wap, où il faut se connecter pour recevoir ses mails et donc payer une communication, le SMS reste gratuit pour tout message reçu.
On peut toutefois s’étonner, devant l’usage important que certains font du SMS, de ne pas voir plus d’acteurs sur le marché. « En France, nous en sommes encore qu’au balbutiement. Mais on ne peut que regretter que le marché ne soit pas plus structuré. Le SMS n’est pas assez mis en valeur », estime Jean-Baptiste Rudell, et d’ajouter « le SMS est sous médiatisé et bien que le marché français soit en phase de rattrapage par rapport aux pays voisins, les opérateurs ne font pas de large dépenses en marketing préférant tombé sous le charme du WAP ».
Pour en savoir plus :
* Cerclo
* K-mobile