Attaquée de toutes parts, et révélatrices des dissensions qui agitent actuellement la majorité présidentielle, une extension « Web 2.0 » de l’une des propositions phares du rapport Attali pourrait bien sonner le glas de ladite proposition, qui propose de contrebalancer « L’évaluation des professeurs [par] une évaluation de leur pédagogie par leurs élèves ». Stéphane Cola, son co-fondateur, se présente sur la liste de Pierre Lellouche dans le huitième arrondissement de Paris.
Dès sa page d’accueil, le site, qui se définit comme un « site où les élèves notent leurs professeurs » et invite ces derniers à prendre « le pouvoir », offre un aperçu des notes obtenues par certains enseignants et laisse libre cours aux invectives des têtes blondes qui le fréquentent. « Va jouer aux pokémons petit gars », adresse par exemple à la cantonade l’un d’entre eux aujourd’hui sur le forum de discussion.
Particulièrement lent, Note2be.com ressemble à une multitude d’autres sites Web 2.0, privilégiant la participation des lecteurs. Il a été mis en ligne en début de mois. Depuis cette date, plusieurs syndicats d’enseignants sont montés au créneau pour obtenir sa fermeture, au premier rang desquels la SNES-FSU, le SGEN-CFDT, le SE-UNSA et le SNALC.
Le ministre Darcos et la Cnil réagissent
Le 13 février 2008, ces organisations ont obtenu le soutien du ministre de l’Education nationale, qui a indiqué qu’il « condamne avec fermeté l’ouverture de sites du type ‘Note2be' », rappelant à l’occasion « que l’évaluation des professeurs et leur notation sont du ressort exclusif de l’Education nationale et plus précisément, des fonctionnaires habilités pour le faire : les inspecteurs et les chefs d’établissement ».
Le lendemain, la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) a pour sa part indiqué que trois de ses collaborateurs se sont rendus « dans les locaux des responsables du site » et qu’elle « rendra publiques les suites données à cette affaire le 6 mars prochain », au terme de son instruction.
Evoquant une « provocation insupportable », le SNES-FSU, organisation syndicale majoritaire parmi les enseignants, a pour sa part assigné hier « en référé les responsables du site devant la justice, afin qu’il soit mis un terme à ce qui apparaît comme un trouble manifestement illicite à l’ordre public ».
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