Le syndrome WebOS hante encore HP
Ce fut une obsession, puis une maladie. WebOS a désormais tout d’un syndrome qui hante encore la maison HP. Le constructeur l’a laissé transparaître durant la conférence qu’il donnait ce 6 octobre, pour présenter sa gamme d’ordinateurs de Noël.
Le syndrome WebOS hante encore la planète HP, qui a tant bien que mal tenté de faire, sinon illusion, tout du moins table rase du passé, à l’heure de présenter sa gamme d’ordinateurs pour les fêtes de fin d’année. Ecartée des débats, la tablette TouchPad n’a néanmoins pas tardé à revenir au galop.
Une soirée pour briller et pour s’excuser à la fois. Antithèse à laquelle HP France n’a pu faire défaut ce 6 octobre, à l’occasion d’une conférence sous le signe de la réconciliation avec un public encore secoué par cette décision d’abandonner la production des terminaux WebOS.
Entre un torride été américain à rebondissements et le calme plat d’un automne parisien, il n’y a guère que quelques semaines et quelques degrés en moins.
Pourtant, cette période de flottement marqué par le revers des appareils mobiles de la marque a pris les airs d’un chemin de croix qui ne fait que débuter pour Meg Whitman, nouvellement investie calife à la place du calife, en l’occurrence Leo Apotheker.
Pour sécher les larmes de ce deuil logiciel, HP compte capitaliser sur le rachat d’Autonomy pour amorcer une réorientation vers des services aux entreprises.
En parallèle, l’avenir de la division Personal Systems (PSG) n’est toujours pas gravé dans le marbre. D’une scission un temps envisagée, le constructeur reconsidère désormais les avantages d’une cession face à une éventuelle poursuite d’activités.
Quoi qu’il advienne, la série de machines dévoilée sera peut-être la dernière d’une lignée inaugurée en 1985 avec un système transportable à base d’Unix.
Tout dépendra des concertations qui se tiendront outre-Atlantique et dont la branche française promet de se faire l’écho, aussi promptement qu’elle l’a fait dans l’épineuse affaire WebOS.
« Notre communication a été trop abrupte« , reconnaît Antoine Magnan. « En vertu des lois de transparence, cette précipitation n’est cependant pas de notre ressort« , ajoute le chef produit PC fixes et grand public.
Explicite, le consensus laisse néanmoins à penser que Hewlett Packard a encore en travers de la gorge le rachat de Palm, sans suite à l’heure actuelle.
A défaut d’un OS propriétaire, l’éditeur déchu assume son rôle de constructeur et propose des netbooks sans réelle saveur, malgré des performances correctes dans la pratique.
Passés au banc de test d’ITespresso.fr en cette rentrée 2011, les modèles Mini 210 et Pavilion DV6 l’ont démontré. Reste que les innovations manquent à l’appel, hormis cette étincelle Beats Audio, une technologie sonore implémentée en partenariat avec le rappeur Dr. Dre.
De quoi s’attaquer à tous les segments du marché. Du bas de gamme estampillé Compaq au PC de compétition à 999 dollars, HP matérialise l’un de ses seuls partenariats par l’offre sans frais d’un jeu de la maison UbiSoft.
Il s’agit d’Assassin’s Creed, qui accompagne le Phoenix, cette machine dotée de 16 Go de mémoire vive et d’une carte GeForce GTX 580, essentiellement destinée aux joueurs, graphistes et monteurs vidéo.
A la mode en cette période post-rentrée, ces monoblocs tactiles ou all-in-one dont le commun des mortels doute encore, face à un iMac dont les ventes ne décélèrent pas.
Modèle vedette et ambassadeur d’une gamme affichée à partir de 699 euros, le TouchSmart 520 adopte une dalle LED de 23 pouces à résolution Full HD, inclinable à 30 degrés, avec des angles de vision respectables, mais peu précise au toucher.
HP lui adjoint un environnement éponyme, dans sa cinquième version. Au-delà d’une surcouche, cette composante logicielle s’intègre à Windows 7 pour en faire un système contrôlable du bout des doigts.
La mayonnaise semble prendre, jusqu’à ce que les équipes sur place se refusent à évoquer une transition vers Windows 8, alors même que ces postes fixes, couplés à l’interface Metro, pourraient se métamorphoser en killer-PCs.
« Nous verrons en temps voulu. A quoi bon anticiper un OS dont la sortie est prévue à la fin de l’année prochaine ?« , déclare ainsi Antoine Magnan.
Après un été de toutes les désillusions, les réminiscences de WebOS semblent tout de même perturber une machine HP qui s’accroche à la première place sur le marché des ordinateurs portables, talonné par Acer-eMachines et Asus, selon une étude IPSOS.