Le.Taxi : la réponse du gouvernement à Uber est vraiment lancée
Destinée à « faciliter l’accès des clients à l’offre de taxis par voie électronique », la plate-forme Le.Taxi est officiellement lancée.
Il se sera écoulé près d’un an entre la présentation de Le.Taxi et son ouverture officielle au public, ce mardi 4 octobre 2016 sous la houlette du secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies.
Actuellement opérationnelle dans six villes (Montpellier, Paris, La Rochelle, Rennes, Marseille, Aix-en-Provence), la plate-forme a vocation à couvrir tout le territoire pour « faciliter l’accès des clients à l’offre de taxis par voie électronique ».
Les services de l’État l’ont développée* en application de la loi Thévenoud, dont l’article 1er porte création d’un « registre de disponibilité des taxis » destiné à accompagner la modernisation de la profession.
Les exploitants agréés – titulaires d’une carte professionnelle et d’une autorisation de stationnement – n’ont pas l’obligation d’adhérer à cette base de données qui regroupe des informations relatives à la localisation et à la disponibilité des taxis.
S’ils choisissent de s’y inscrire, c’est nécessairement par l’intermédiaire d’un opérateur de taxis agréé, qui leur fournit le système de géolocalisation. On parle là des centraux radios (Alpha Taxis, G7, les Taxis Marseillais…), mais aussi des applications pour chauffeurs comme MonTaxi et TaxiProxi.
Approche sans frais
Pour le grand public, l’accès se fait au travers d’applications tierces qui interrogent la base de données : Paris Taxis (Ville de Paris), tedyCab (Transdev), Zaléou (Ixxi / RATP), etc.
Point commun entre toutes ces applications : elles affichent un bouton « Le.Taxi » qui permet de visualiser et de « héler électroniquement » tous les taxis connectés, partout en France, aussi longtemps qu’ils se trouvent dans la zone de prise en charge du client.
Du côté des chauffeurs, il est tout à fait possible de se connecter au registre via plusieurs offres. Typiquement, une application sur smartphone et une autre intégrée dans leur terminal embarqué. La transmission des données se fait à intervalles de 5 secondes. Elle est désactivable à tout moment.
Le dispositif est mis sur le même plan que la « maraude physique ». Il implique donc la suppression des frais d’approche : le taxi doit rester au vert jusqu’à l’arrivée sur zone.
Je lance aujourd’hui la plateforme https://t.co/8DYMRDBiU4 à Paris, une nouvelle étape pour la modernisation de la profession de taxi. pic.twitter.com/1DOFoqRSEA
— Alain Vidalies (@AVidalies) 4 octobre 2016
Du vrai open data ?
Le décret d’entrée en vigueur de Le.Taxi avait été publié au Journal officiel du 22 mars 2016. À l’époque, la plate-forme était expérimentée depuis environ trois mois à Montpellier. Il était question de 2 000 chauffeurs référencés, l’objectif étant fixé à 30 000.
Alain Vidalies évoque un projet « inscrit dans la démarche open data du gouvernement ». Dans la pratique, on rappellera que l’accès à la plate-forme est restreint aux opérateurs agréés. Et que les éditeurs d’applications doivent soumettre une demande d’adhésion en ligne.
* Un développement effectué par une « start-up d’État » constituée en mars 2015 et incubée au sein du Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP). Quatre personnes ont été mobilisées : un directeur de projet rattaché au ministère de l’Intérieur, un « spécialiste des méthodes de développement agiles » et deux informaticiens seniors. Next INpact évoque un budget initial de 250 000 euros, auxquels s’ajouteront chaque année 500 000 euros.