« Aujourd’hui, on constate que la courbe du marché des Unix propriétaires tend à se stabiliser, que celle de Windows se maintient, voire progresse un peu, alors que Linux connaît une croissance faramineuse », estime Pascal Rawsin, responsable marketing des bases de données Oracle France. Et d’ajouter que Linux est aujourd’hui suffisamment mâture techniquement pour attirer les directeurs informatiques vers des applications autres que simplement pour des serveurs Web. Le constat d’Oracle n’est pas innocent, l’éditeur américain renforce son offre sur Linux notamment sur sa base de données Oracle 9i. Après avoir déjà ouvert son application à la distribution Suse et un partenariat avec Compaq, Oracle poursuit son chemin linuxien avec Red Hat et Dell, avec des offres packagées autour d’Oracle 9i Database.
A travers cette offre, Oracle confirme ainsi l’arrivée de Linux dans des applications lourdes nécessitant plusieurs processeurs. Pour beaucoup Linux est plutôt vu comme un système d’exploitation destiné à des applications ne nécessitant pas l’utilisation d’un grand nombre de processeurs. Seulement, justement, un des axes majeurs d’Oracle 9i a été la mise en place de son offre de clustering, permettant un haut niveau de puissance grâce à la mise en commun de la puissance d’un grand nombre de machines. Et Oracle estime que le procédé de clustering, allié à l’intégration de Linux, permettra à un plus grand nombre de sociétés de migrer vers une solution Oracle. « Les sociétés souhaitent aujourd’hui avoir non seulement des solutions efficaces, mais aussi évolutives et à moindre coût » juge Pascal Rawsin. Et Larry Ellison de préciser : « Si nous faisons bien notre travail, il n’y aura plus aucun besoin de construire une machine plus grande et plus rapide, qui comparativement sera trop chère et pas assez fiable. Plutôt que d’acheter un grand serveur IBM, les clients peuvent alors choisir des solutions basées sur des grappes de serveurs d’applications. »
L’alliance passée entre Red Hat, Dell et Oracle permettra de constituer une offre packagée intégrant des serveurs PowerEdge de Dell, un OS Red Hat, ainsi que la version 2 de la base de données Oracle 9i. L’offre intégrera aussi des baies de stockage d’EMC.
Un virage Linux réel
Il ne s’agit pas pour Oracle d’abandonner un OS pour un autre. L’éditeur affirme qu’aujourd’hui ses applications tournent sur une douzaine de systèmes. Et que, de plus, que ce soit sous Linux, Unix ou Windows, la firme est capable d’offrir les mêmes niveaux de fonctionnalités. Reste que le virage Linux est bel et bien pris. « A l’avenir, Dell, Oracle et Red Hat ont l’intention d’explorer de nouvelles voies en vue de rentabiliser ce partenariat et d’optimiser continuellement la performance et la valeur ajoutée générée par Linux au sein de l’entreprise », déclare Matthew Szulik, PDG de Red Hat.
Oracle souhaite élargir au maximum son offre et attirer aussi bien les grands comptes que les sociétés de taille nettement plus modeste. Car si 70 % de ses bénéfices proviennent des bases de données, Oracle perd quelque peu son avance. Dernièrement, une étude du Gartner plaçait IBM au premier rang mondial des ventes de nouvelles licences d’applications de gestion de bases de données (voir édition du 7 mai 2002). La version 2 d’Oracle 9i pourrait remédier à cela. Oracle a en effet cherché à améliorer la gestion de contenu de sa base de données en intégrant XML. Ceci permet ainsi de stocker et de gérer des données nativement en XML. Un point crucial quand on considère l’hétérogénéité des flux de données au sein d’une entreprise.
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