Pour se connecter au Wap, il faut un téléphone Wap, un fournisseur d’accès Internet Wap et… beaucoup de courage. Difficile en effet de s’y retrouver dans la jungle des offres de services et des messages marketing. Premier point donc, pour surfer sur le Wap avec son mobile, il vous faudra certainement changer de modèle. Si, pendant longtemps, seul le fameux 7110 de Nokia était disponible sur le marché, d’autres constructeurs, tels Ericsson, Siemens ou Sony, sont sur le point de sortir leur propres mobiles Wap. Depuis quelques semaines, France Télécom commercialisait un Pack Ola Wap, basé sur un téléphone Trium de marque Mitsubishi. Un pack qui a provoqué un tollé car ce mobile privilégiait l’accès aux services maison, en rendant plus difficile, voire impossible, l’accès aux services et contenus des fournisseurs concurrents. Jusqu’à provoquer une récente décision de Justice interdisant à France Télécom la vente en l’état de ces fameux packs « waplockés » (voir édition du 30 mai 2000).
En admettant que vous ayez mis la main sur un appareil débridé, il vous faudra encore savoir où vous connecter, et combien vous allez payé pour le service consulté. Qu’on se rassure, la plupart des services Wap sont gratuits, ou plutôt sans abonnement comme on peut le dire des différentes offres d’accès à Internet. Cela fonctionne d’ailleurs sur le même modèle. Pour consulter un site Wap sur l’écran de son téléphone mobile, il faut d’abord se connecter, en composant un numéro de téléphone spécifique facturé par l’opérateur mobile Bouygues, Itinéris ou SFR, à un fournisseur d’accès Internet Wap. Ensuite, il faut taper une adresse du type « wap.nom_du_site.fr ». Vu le côté peu pratique des claviers téléphoniques, tout se passera plutôt par l’intermédiaire de signets mémorisés par le téléphone. Jusque là le modèle est très proche de l’accès à Internet depuis son PC, à part la (très) petite taille de l’écran. Les opérateurs de mobiles seront à terme également fournisseurs d’accès Internet Wap. Mais d’autres acteurs espèrent bien profiter de la manne, comme Internet Télécom, qui propose également son offre d’accès.
Celle-ci est divisée en deux parties. La première reprend le modèle de l’Internet gratuit, une de ses spécialités déjà (Internet Télécom est l’opérateur de l’offre d’accès de VNUnet entre autres). La seconde est plus rémunératrice, puisqu’elle copie le modèle du Minitel. Et c’est là un des aspects les plus attractifs du Wap pour les opérateurs. En effet, certains services seront proposés par l’intermédiaire de numéros d’accès spéciaux, avec différents paliers de tarification. Exactement sur le même modèle que les « 36 14 », « 36 15 », etc. que nous connaissons déjà. La facturation est assurée par l’opérateur de téléphonie mobile, qui reporte sur la facture mensuelle les dépenses en services annexes de l’utilisateur.
Les fournisseurs de ses services prévoient une nouvelle manne de revenus. Normal. Alors qu’il y a en France, selon les dernières estimations, environ 5 millions d’internautes en France, nous sommes plus de 20 millions d’abonnés au téléphone mobile. Un potentiel 4 fois plus grand, d’autant plus grand qu’on lui appliquera le modèle Minitel. Pourtant, François de Guitaut, Pdg de Wappup, un portail d’accès Wap, ne croit pas au modèle payant. Et préfère appliquer à ses service le modèle le l’Internet gratuit « payé » par la publicité et les partenariats. Pas de secret, il faut s’attendre à de brefs messages publicitaires sur son écran Wap. Mais Wappup se rémunèrera aussi en monnayant une place privilégiée en haut de la liste des signets procurée par Wappup. Attention, des investissements énormes ont déjà été consentis pour lancer le Wap à l’assaut des foules. La prise de bec avec France Télécom n’est sûrement que le début d’une âpre concurrence entre les opérateurs. Avec, sûrement, une éclosion de services à la clé…
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