Alors que la généralisation du haut débit fixe et mobile en France est une mesure phare du Plan Numérique 2012 qui devrait être présenté la semaine prochaine par Nicolas Sarkozy, une étude intitulée Etudes des risques du Wi-Fi pour la santé vient d’être publiée. Menée pour le compte de D-Link, un fournisseur de solutions réseau pour les particuliers et les professionnels, elle affirme, qu’en plus d’apporter des avantages sur le plan des télécommunications, le Wi-Fi ne représente pas, à l’heure actuelle, de dangers particuliers pour la santé comme cela pourrait être cas pour les antennes-relais ou les téléphones mobiles.
Le document souligne que, pour le moment, les recherches visant à démontrer les conséquences néfastes du Wi-Fi sur la santé n’ont pas pu localiser « d’effets nocifs du Wi-Fi. Il semble néanmoins qu’une étude mensongère négative fasse plus de dégâts sur le long terme que n’importe quelle étude positive ; d’ailleurs, dans certains cas, les partisans du Wi-Fi doivent encore renverser cette charge de la preuve ».
Pour justifier ces affirmations, l’étude avance un certain nombre d’arguments. Ainsi, les ondes radioélectriques du Wi-Fi sont identiques à celles qu’utilisent les radios et les télévisions pour fonctionner. Si des dangers liés à ce type d’ondes existent, aucun effet nocif n’a en tout cas été relevé ces cinquante dernières années.
Les téléphones mobiles plus dangereux que le Wi-Fi
Pour établir un parallèle avec les mobiles, l’étude précise que les signaux émis par les téléphones portables sont plus importants, et se situent par ailleurs sur des fréquences différentes de celles utilisées pour le Wi-Fi. Les deux ne sont donc pas comparables dans l’impact d’effets négatifs sur la santé des utilisateurs.
L’agence HPA (Health Protection Agency) du Royaume-Uni signale qu’il faudrait s’asseoir pendant une année à proximité d’un hotspot Wi-Fi pour recevoir autant d’ondes radioélectriques qu’avec un téléphone mobile pendant un appel de vingt minutes.
Les signaux Wi-Fi sont en outre bien en deçà des recommandations internationales concernant l’exposition maximum aux rayons non ionisants. Un programme à long terme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) portant sur les champs électromagnétiques place ces derniers sur une fourchette de 0,002 % à 2 % du maximum recommandé.
Des études européennes peu alarmistes mais qui recommandent tout de même la prudence
Même si cette étude veut rassurer sur les possibles effets négatifs du Wi-Fi sur la santé, elle souligne tout de même que des études sont en cours et que certains résultats ont déjà été publiés dans quelques pays européens. En France, les ministères de l’Ecologie et de la Santé ont demandé, en novembre 2007, un rapport sur les rayonnements, notamment lors de liaisons Wi-Fi, à l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset). Il devrait être achevé fin 2008.
A Paris, le maire et la CFDT viennent de donner leur accord pour rebrancher le Wi-Fi dans quatre bibliothèques parisiennes. Ces bornes Wi-Fi avaient été désactivées en 2007, suite à des plaintes des employés concernant des maux de tête occasionnés par ces bornes. La Ville de Paris s’est appuyée sur les résultats d’une étude sortie il y a un peu plus d’un mois qui affirme que les niveaux de champ électrique sont de 80 à 400 fois inférieurs au seuil règlementaire dans les quatre bibliothèques concernées. Ces informations ont été contestées par les syndicats et les associations Agir pour l’environnement et Priartèm.
En Allemagne, le Bureau fédéral pour la protection contre les radiations a demandé à ce que l’utilisation d’un mobile et de réseaux sans fil soit limitée, tandis que le gouvernement allemand a affirmé de son côté qu’il n’existait « aucune preuve de risque pour la santé sous le seuil légal de puissance rayonnée réelle ».
Quant à l’Institut suédois de protection contre les radiations, sans être alarmiste, il précise qu’« en raison du développement rapide des nouvelles technologies utilisant des champs statiques et intermédiaires, l’évaluation à proprement parler des risques de ces fréquences reste incertaine ». Visiblement, même si aucun impact négatif sur la santé n’a été officiellement prouvé, il semble que la prudence reste de mise…
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