Apple plus cher que le reste du monde informatique ? A voir… Sans doute pas sur des configurations de serveurs 1U, à fonctionnalités équivalentes en tout cas. C’est du moins le message que s’efforce de faire passer la firme à la Pomme. Et au jugé, la différence s’avère importante : 40 % en moyenne, un niveau similaire à l’année dernière (voir édition du 16 mai 2002), entre une configuration du Xserve Apple et des configurations comparables chez? Dell ! Face à face, le Dell Poweredge 1650 FS équipé de deux Pentium III tournant à 1,4 GHz et mis au niveau des éléments intégrés dans le serveur d’Apple. Celui-ci, le Xserve biprocesseur à 1,33 GHz, embarque 2 Go de mémoire et une capacité disque de 720 Go. A niveaux de configurations similaires – la comparaison s’avère difficile en raison de différences comme la taille ou le nombre des disques durs que les machines acceptent – près d’une année après le lancement du serveur d’Apple, la différence de prix reste importante, que le concurrent soit sous Windows ou Linux Red Hat. Pas moins de 3 000 euros si l’on opte pour le Dell sous Linux, sur des machines qui coûtent autour de 10 000 euros ! A ce petit jeu, la version serveur de Windows 2000 s’avère largement désavantagée. « Microsoft essaye d’aligner ses tarifs de licences sur les configurations qui privilégient Linux. Il s’agit d’une première depuis cinq ans ! Notez que la version de Windows 2000 mise en regard dispose d’une licence de 50 utilisateurs, quand celle du Red Hat de Linux est illimitée, tout autant que la version de Mac OS X Server fournie avec notre produit », souligne François Rondeau, chef des ventes produits d’Apple France. En fait, pour être complet, il faudrait entrer plus précisément dans les détails en s’intéressant aux coûts de transactions, à la montée en charge des processeurs, à la qualité de service ou encore à ce que les spécialistes appellent la haute performance (voir édition du 19 novembre 2002).
Reste que sur un indicateur simple à vérifier comme le coût de stockage au gigaoctet, le Xserve figure encore loin devant ses concurrents : entre 11 et 18 euros contre un coût oscillant entre 25 et 51 euros suivant la configuration retenue ! Un différentiel de près de 60 % en faveur du Xserve, largement dû à l’utilisation de disques ATA/133 plutôt que du SCSI. Un choix technique discuté au lancement de la machine, mais qui s’avère pleinement fonctionnel aux dires des clients de la firme. « Avec cette architecture, on obtient la même qualité que le SCSI », précise François Rondeau. Et la propension du marché à s’orienter vers l’ATA semble en faveur d’Apple, qui devance ainsi une tendance susceptible de devenir lourde à terme. De ce point de vue, l’offre RAID d’Apple utilise ce type de disque à plein (voir édition du 11 février 2003).
Les atouts du Xserve« Nous considérons aujourd’hui que notre serveur est la machine la moins chère à l’achat, la moins chère à la connexion [grâce à sa licence illimitée, Ndlr] et la moins chère à la mise à jour, tant en ce qui concerne les disques durs que la mémoire », ajoute François Rondeau. En fait, là où Apple est attendue au tournant, c’est sur le support et les services que la firme va être en mesure de fournir à sa clientèle. L’antenne française s’évertue depuis l’année dernière à opérer une sélection suivie d’une formation spécifique dans son réseau de vente. Alors qu’elle ne disposait que de dix revendeurs « prêts à vendre » au lancement du serveur, elle en a 65 depuis le mois de février dernier et s’oriente vers la mise en place d’un label de certification Apple Xserve. Ce réseau en devenir tend à travailler étroitement avec l’équipe interne de support Xserve d’Apple qui elle-même veille à ne pas marcher sur les plates-bandes de ses partenaires. « Outre des usages à des fins de serveurs Web ou de données, il va par exemple y avoir en 2003 en France près de 1 000 projets sur le marché du calcul parallèle. Les clients s’avèrent principalement les laboratoires de recherche privés ou publics ainsi que les universités. Ce marché fonctionne par dotation de budget, une somme allouée à un projet et qui doit être consommée rapidement. Ces clients ne peuvent en fait pas acheter de gros systèmes et ils ne peuvent pas louer de services de calcul [type IBM, Ndlr] en raison de leur peu de flexibilité. Ces contraintes expliquent d’ailleurs la modularité des projets souvent mutualisés. » Outre les clusters (voir édition du 25 mars 2003), d’autres atouts jouent en faveur des serveurs de la firme : « Il y a bien entendu une carte à jouer dans le monde Unix. Ses utilisateurs connaissent Mac OS X Server, ils savent qu’il est stable et compétitif et qu’il dispose d’une grande facilité d’intégration. D’autre part, le monde de l’Open source fournit un apport important en logiciels. » L’offre, bien qu’elle ne soit pas pléthorique, existe d’abord pour les marchés spécifiques à Apple, mais plus largement pour nombre d’autres secteurs : Pooch, Final Cut Pro, Blast, Maya dont une nouvelle version vient de sortir, mais surtout nombre d’applications spécifiques au monde Unix sont disponibles. Aux dires de François Rondeau, « la marge de progression sur ce marché est très importante ».
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