Lecko : « Open data : les collectivités pionnières, retard à l’allumage au niveau national »

Régulations

Le cabinet conseil en organisation et nouvelles technologies a récemment publié une étude sur la libéralisation des données publiques. Entretien avec l’un de ses consultants Nicolas Goin.

ITespresso.fr : Quelles sont les conditions sine qua non pour que l’open data démarre vraiment dans un pays comme la France ?
Nicolas Goin : La prise de conscience des enjeux de l’open data au plus haut sommet de l’Etat étant désormais actée, nous pouvons imaginer que ce mouvement va peu  à peu se démocratiser.

Les logiques de transparence et de renforcement de la démocratie participative sont autant présentes en France qu’ailleurs. Il faut juste que chacun se mette désormais autour de la table et que les principales institutions publiques se saisissent des opportunités économiques, démocratiques et d’efficacité organisationnelle pour produire des stratégies « gagnant-gagnant ».

L’écosystème Open Data doit également continuer son travail de sensibilisation auprès des collectivités pour convaincre notamment les décideurs qu’un projet Open Data peut très logiquement s’intégrer dans une relation plus globale d’amélioration du service rendu aux citoyens.

ITespresso.fr : Qui doit donner une impulsion pour faire émerger les bonnes pratiques open data ? L’Union européenne ? Le gouvernement français ? Les collectivités ? Les citoyens ?
Nicolas Goin : Je crois davantage à un mixte entre :

– d’un côté des citoyens impliqués dans la vie de leur territoire qui peuvent, en se regroupant au sein de collectifs, réclamer une ouverture plus large des données publiques. Nous avons notamment pu suivre cela à Nantes et en Indre-et-Loire;

– d’un autre côté des collectivités elles-mêmes qui, par l’intermédiaire d’un élu, d’un DSI, d’un DIRCOM ou autre, peuvent prendre conscience de l’intérêt de se lancer dans un projet d’ouverture de leurs données publiques.

ITespresso.fr : Comment les entreprises peuvent-elle tirer profit de l’open data ? Comment transformer ce vivier de documentation en business ?
Nicolas Goin : Les entreprises, notamment au niveau local, peuvent d’ores et déjà tirer un bénéfice de l’ouverture des données publiques.

En s’appropriant ces données, elles peuvent en effet être amenées à créer des services à valeur ajoutée qu’elles peuvent ensuite revendre.

Contribuant ainsi à générer de nouveaux revenus et à potentiellement se démarquer de leurs concurrents.

Mais les entreprises peuvent également profiter de l’ouverture de leurs propres données et ainsi développer de nouveaux partenariats, entrer dans une logique de co-conception, amener à une réduction de leurs coûts de recherche & développement et bénéficier d’une image d’entreprise innovante.

L’étude de Lecko sur l’open data est disponible à cette adresse (téléchargement gratuit contre inscription au préalable).

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