L’Education, cible et marché de la Pomme

La sentence lapidaire de Steve Jobs lors de la conférence de presse du 1er mai va sans doute encore en irriter plus d’un : « nous connaissons un accroissement plus rapide que quiconque dans le secteur de l’éducation ». Avec 26 % du segment des portables pour l’éducation, Apple connaît la progression la plus rapide, selon la firme d’étude International Data Corp. Très bien, et alors ? Alors, à bien y réfléchir, l’ordinateur portable est l’avenir de l’école. Alliez-lui du contenu éducatif et vous faites un « carton » ! Avec le nouvel iBook proposé pour 1 250 dollars au marché de l’éducation américain au lieu de 1 500, soit 1 800 francs de moins, le plan de bataille d’Apple semble s’étoffer dans ce sens (voir édition du 22 janvier 2001 ). Pas en France ou en Europe malheureusement, où la différence en espèces sonnantes et trébuchantes n’est pas si importante sur ces machines.

Les portables… Il s’agit bien du segment qui fait vibrer les éducateurs : ces machines peuvent être proposées aux élèves quel que soit l’emplacement des classes où ils se trouvent. Liés à un réseau Ethernet sans fil de type Airport, il devient possible d’emporter les machines de classe en classe sans avoir à tirer le câblage habituel pour accéder aux réseaux auxquels les professeurs peuvent avoir envie de raccorder leurs élèves. Ajoutez à cela une technologie comme NetBoot qui équipe les serveurs d’Apple et l’administration des machines devient du gâteau, les mises à jour se faisant en une fois, depuis le serveur. La deuxième version serveur de Mac OS X qui doit être lancée sous peu, est en mesure d’administrer des flottes complètes de Mac.

Apple producteur de contenus éducatifs

Il ne reste plus que le contenu : c’est en général là que le bât blesse quand il s’agit d’utiliser l’informatique à l’école. Le suivi des élèves est difficile à faire. Mais avez-vous essayé la centralisation des ressources ? Cheryl Vedoe , la vice-présidente en charge des solutions pour le monde de l’éducation ne s’en est pas gardée. Cette femme est une référence dans l’éducation aux Etats-Unis. Sa présence a de quoi rassurer les professeurs. Le rachat de PowerSchool par Apple en début d’année, c’est son idée. Il donne un avantage concurrentiel sans précédent à la firme, même si la solution est accessible via le Web, quel que soit l’ordinateur. La Pomme apparaît désormais comme un fournisseur de solution complète, contenant et contenu ! Des machines à l’infrastructure, en passant par les ressources éducatives, vous retrouvez la Pomme à tous les étages des écoles… aux Etats-Unis. La firme a même pensé à fournir le petit chariot de transport pour passer de classe en classe. De quoi la remettre en selle, même si les administrateurs des établissements d’enseignement ont pu avoir l’impression que les coûts de la firme étaient trop élevés, une rengaine trop souvent utilisée par ses détracteurs.

23 000 iBook vendus d’un seul coup

Si le coût d’achat est effectivement supérieur, le coût total possession (total cost of ownership) est toujours moins élevé d’un peu plus de 14 00 francs sur la durée de vie des machines, toujours selon une étude d’IDC. Le district scolaire du comté d’Henrico en Virginie l’a bien compris, qui vient de passer commande pour… 23 000 des nouveaux iBook ! « La plus grosse commande jamais passée », selon Jobs. L’avis du représentant du Comté est sans appel : « Selon notre expérience, les coûts d’utilisation des machines d’Apple sont inférieur à ce qui se trouve par ailleurs ». Il faisait bon attendre ce nouvel iBook, donc. N’en déplaise à Michael Dell (voir édition du 9 avril 2001 ), la patience est aussi le propre de l’éducation.

Pour en savoir plus :

* Le site Education d’Apple (en anglais)

* Le site de PowerSchool (en anglais)