Une nouvelle mesure de sécurité anti-cyberattaques dans le cadre des prochaines échéances électorales est apparue.
Sur recommandation de l’ANSSI, le gouvernement a décidé de ne pas recourir au vote électronique pour les élections législatives de juin 2017. Une mesure de restriction par voie électronique qui concerne les électeurs inscrits dans les onze circonscriptions électorales à l’étranger.
Le sujet de la cybersécurité associé au processus électoraux cruciaux préoccupe le plus haut sommet de l’Etat.
Nouvelle illustration avec Matthias Fekl. Le secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger l’a confirmé aujourd’hui devant l’Assemblée des Français de l’étranger.
Selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques, le niveau de menace de cyberattaques « est extrêmement élevé ». Il pourrait affecter le déroulement du vote électronique.
Le gouvernement a donc décidé de s’en passer pour le scrutin législatif pour les Français de l’étranger. Néanmoins, il assure que des dispositions seront prises en parallèle (bureaux de vote, vote par procuration et correspondance…) pour faciliter l’exercice de leur droit.
Selon Le Figaro, cette mesure a suscité l’indignation de certains parlementaires concernés comme Frédéric Lefebvre (député LR des Français de l’étranger pour les Etats-Unis et le Canada) qui fait circuler une pétition.
Toujours par Twitter, Axelle Lemaire évoque « un fiasco » et « un déni démocratique ». La semaine dernière, elle a quitté ses fonctions de secrétaire d’Etat au Numérique et à l’innovation pour épauler l’équipe de campagne de Benoît Hamon (PS) pour la présidentielle et pour se présenter dans la circonscription intégrant les Français établis en Irlande, Royaume-Uni et l’Europe du Nord.
Récemment, l’ANSSI a signalé des risques de perturbation et de « buzz médiatique » associés à l’usage de machines électroniques de votes dans le cadre de l’élection présidentielle (qui concerne une cinquantaine de communes en France, soit un million de votes potentielles).
Un système de vote électronique avait été mis en place pour les élections législatives de 2012.
Mais une partie des Français de l’étranger avait été « déroutés par certains dysfonctionnements du logiciel de vote Java, dont il fallait installer une version obsolète pour qu’il fonctionne ! », avait relevé Hélène Conway-Mouret, énatrice représentant les Français établis hors de France, dans une intervention devant le Parlement.
A l’époque, elle avait interpellé à ce sujet Fleur Pellerin, secrétaire d’État chargée du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger. A l’époque, la réponse fournie (et publiée dans le JO Sénat en date du 9 septembre 2014) était plutôt encourageante.
« Les difficultés liées à la mise à jour du logiciel Java sur l’ordinateur de l’électeur ont été évoquées. Ce logiciel est un prérequis de sécurité du système de vote actuel. Je peux vous annoncer qu’une nouvelle solution de vote électronique sera développée, qui permettra de se passer du logiciel en question. »
Tout en poursuivant : « Les Français de l’étranger sont pionniers en ce domaine. Notre objectif est de simplifier le vote par Internet afin de favoriser leur expression démocratique, tout en garantissant la sincérité et le secret de cette modalité de vote. »
La dernière note était emprunte d’un certain optimisme en la relisant : « Dans la perspective des scrutins à venir, notamment ceux de 2017 pour l’élection des députés des Français de l’étranger et de 2020 pour le renouvellement des conseils consulaires, on peut imaginer qu’un plus grand nombre de familles seront équipées d’ordinateurs et que le vote électronique ne peut que se développer », déclarait Fleur Pellerin.
A l’époque, il était difficile de prévoir l’évolution de la cybersécurité à l’heure des échéances cruciales d’élection. Le danger est désormais pris au sérieux après les revers observés courant 2016 aux Etats-Unis dans la course à la Maison Blanche.
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