L’Élysée et le ministère de la Culture, des repères de pirates ?
L’affaire Youhavedownloaded.com ranime le débat du piratage sur Internet. Des adresses IP de l’Élysée et du ministère de la Culture ont été repérées sur BitTorrent. Mais les institutions concernées démentent. Entre manipulation et pédagogie…
L’Élysée et le ministère de la Culture auraient été pris à télécharger illégalement.
Youhavedownloaded.com, du nom d’une initiative Internet menée par un certain Suren Ter depuis les États-Unis, propose de retrouver la liste des téléchargements effectués à partir d’une adresse IP sur les réseaux BitTorrent.
Avec les incertitudes qui subsistent derrière pour savoir qui a vraiment effectué cet acte…
Par le biais de Youhavedownloaded.com, les activistes du Net se sont amusés à constater des usages de téléchargements repérés dans des grandes institutions ou des groupes industriels pourtant censés être à la pointe de la lutte antipiratage numérique.
Aux États-Unis, la Chambre des Représentants et le ministère de la Défense américaine, Sony, Fox et Universal, et même la Recording Industry Association of America (RIAA), puissant syndicat représentant les majors, ont ainsi été pris la main dans le sac, selon TorrentFreak.
En France, l’Élysée et le ministère de la Culture ont été épinglés sur le blog Nikopik, qui s’oppose à la loi Hadopi. Il souligne avec un plaisir non dissimulé l’incohérence des justifications.
« De nombreux fichiers reviennent plusieurs fois dans cette liste, en transitant via une adresse IP différente mais appartenant toujours au ministère ! (…) Les chances pour que des adresses IP appartenant au même organisme et apparaissant plusieurs fois pour un seul et même fichier téléchargé sont extrêmement minces. »
Le palais de la Présidence de la République française a démenti ses pratiques dans son enceinte, expliquant que « les adresses IP ne sont pas fiables car elles peuvent être piratées« .
De son côté, le ministère de la Culture et de la Communication dément aussi ses « allégations » de téléchargement illégal et diffuse une argumentation officielle : « La direction des systèmes d’information du Ministère veille strictement à l’utilisation qui est faite des ordinateurs de son parc informatique » et « la configuration de son réseau empêche la connexion à des réseaux de pair à pair, ce qui exclut toute possibilité de téléchargement illégal à partir des ordinateurs du ministère« .
(la suite page 2 : la vérité est ailleurs)