Lending Club a finalisé sa procédure d’entrée en Bourse. La plate-forme américaine de prêts entre particuliers – fondée en 2007 à San Francisco par le Français Renaud Laplanche – fera ce jeudi ses premiers pas sur le New York Stock Exchange.
Les conditions définitives de l’IPO ont été communiquées mercredi dans la soirée. Avec 58 millions de titres émis au prix unitaire de 15 dollars, l’opération permet à Lending Club de lever 870 millions de dollars. Une somme qui pourrait atteindre le milliard de dollars en cas d’exercice (dans un délai de 30 jours) d’une option de surallocation portant sur 8,7 millions d’actions supplémentaires.
Accompagné dans ce grand saut en Bourse par les banques d’affaires Morgan Stanley, Citigroup et Goldman Sachs, Lending Club sera coté sous le symbole LC. Dans le cadre de cette introduction sur les marchés publics, sa valorisation monte en flèche, à 5,4 milliards de dollars. Il faut dire que l’offre qui a retenu les investisseurs est supérieure à la fourchette de 12-14 dollars encore envisagée en début de semaine.
Il s’agit là d’une IPO sans précédent depuis le début de l’année dans le secteur high-tech aux Etats-Unis. A titre comparatif, le « Frenchy » Criteo, spécialiste de la publicité comportementale, avait levé 251 millions de dollars lors de son arrivée sur le NASDAQ le 30 octobre 2013.
Dans le cadre de cette entrée en Bourse, Lending Club a livré quelques éléments financiers. Sur les 9 premiers mois de l’année 2014, sa plate-forme de « prêts P2P » a drainé plus de 4 milliards de dollars, avec des tickets de 35 000 à 100 000 dollars et un taux annuel moyen de 6,78 %, contre 9,06 % sur l’ensemble du marché américain. Mais la rentabilité n’est pas atteinte : 23,9 millions de dollars de pertes, malgré un chiffre d’affaires en forte hausse (143 millions de dollars, contre 64,5 millions en 2013).
Une partie de la somme levée pourrait être utilisée pour effacer les dettes de 50 millions de dollars que Lending Club avait contractées en avril dernier, sous la forme d’un prêt bancaire, parallèlement à son dernier tour de table (auquel ont participé T. Rowe Price Group, BlackRock, Sands Capital et Wellington Management). Ce capital nourrira aussi la stratégie de croissance, marquée par l’acquisition de prêteurs spécialisés (comme SpringStone Financial au printemps) et le développement de la gamme de prêts (immobilier, PME…).
L’une des perspectives business liées à l’IPO est l’application de la clause « blue sky exemption », qui permettra à Lending Club d’opérer sur tout le territoire américain (son activité est actuellement limitée à une trentaine d’Etats). Il faudra néanmoins surveiller la montée en puissance de concurrents comme OnDeck Capital, qui se spécialise dans le prêt aux PME… et dont l’IPO pourrait survenir en 2015, selon le Wall Street Journal.
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