Après les emprunts personnels, le prêt aux entreprises et le financement des dépenses de santé*, Lending Club se lance dans le rachat de crédits automobiles.
La plate-forme américaine se concentre sur son marché national. On commence en Californie, avec l’objectif d’étendre la disponibilité de l’offre dans le pays à partir de début 2017.
Lending Club renégociera des crédits dont l’encours se situe entre 5 000 et 50 000 dollars. Les taux s’échelonneront de 2,49 % à 19,99 %, sur une durée de 2 à 6 ans. Ils seront non seulement fonction du profil de l’emprunteur, mais aussi de sa voiture : ancienneté, valeur argus, marque et modèle…
Il est question d’un taux d’intérêt plus avantageux de 1 à 3 points, « soit en moyenne 1 350 dollars d’économisés par prêt » (source TransUnion Consumer Credit Database, 2015).
Lending Club se base sur une donnée relayée en début d’année, entre autres par Autoremarketing : chaque année, 55 millions d’Américains financent l’achat d’un véhicule. L’encours global des prêts automobiles aux États-Unis dépasserait les mille milliards de dollars… pour « à peine » 40 milliards renégociés chaque année.
Cette diversification de portefeuille participe de la stratégie de restructuration de Lending Club, dans un contexte délicat marqué par l’arrivée d’un nouveau dirigeant et la suppression de près de 200 postes.
Renaud Laplanche, le précédent CEO, a été poussé vers la sortie début mai, entre autres à cause d’un dossier de crédit mal géré et du non-signalement d’une participation dans des fonds tiers qui prêtaient de l’argent via la plate-forme.
L’enquête a aussi révélé qu’en décembre 2009, une trentaine de prêts avaient été accordés à Renaud Laplanche et à trois membres de sa famille, pour un montant de 722 800 dollars. Ils avaient quasiment tous été soldés dans les semaines qui suivaient. Pour Lending Club, cette manœuvre visait à « faire augmenter, dans les rapports d’activité, les volumes de prêts accordés ».
En la matière, le compteur en est à « plus de 20 milliards de dollars » au 30 juin 2016. Mais le 2e trimestre a été marqué par une nette baisse du volume de prêts (- 29 %). En parallèle, des actionnaires se sont désengagés, comme la société d’investissement britannique Baillie Gifford & Co, qui détenait 9,1 % du capital au 31 mars.
L’action Lending Club a perdu près d’un tiers de sa valeur depuis l’officialisation du départ de Renaud Laplanche. Elle cotait à 4,90 dollars hier en clôture sur le NYSE.
* De 1 000 à 40 000 dollars pour les prêts personnels. Jusqu’à 300 000 dollars pour les entreprises. La troisième activité est issue de l’acquisition de Springstone Financial. Lending Club a débloqué 140 millions de dollars pour acquérir, en 2014, cette institution financière spécialisée dans les domaines de la santé et de l’éducation.
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