L’heure est à la concentration dans le secteur du crowdlending.
La plate-forme Lendix vient d’annoncer avoir repris le fonds de commerce de son concurrent Finsquare.
Ce rapprochement fait sens au regard de la complémentarité entre les deux offres : alors que Finsquare est spécialisé dans le prêt à court terme (1 à 24 mois), Lendix s’est positionné sur des durées de remboursement plus longues (18 à 48 mois).
Pour autant, Olivier Goy* se dit surpris. À l’AGEFI, le fondateur et président du directoire de Lendix affirme : « Je ne pensais pas que cela arriverait aussi vite », en référence à la consolidation du marché.
Fondé en 2014 par Polexandre Joly et Adrien Wiart, Finsquare revendique 3 500 prêteurs actifs et plus de 4 millions d’euros prêtés via sa plate-forme.
L’entreprise, passée il y a un an sous le contrôle de H2O Participations, s’était distinguée l’été dernier en proposant d’assurer les prêteurs contre d’éventuels défauts de paiement des entreprises financées.
Une fois finalisée la migration des comptes de prêteurs vers la plate-forme Lendix, cette protection restera d’actualité pour l’ensemble des opérations effectuées sur Finsquare. En revanche, elle ne s’appliquera pas aux prêts effectués sur la plate-forme combinée (des annonces à ce sujet interviendront au cours du 2e trimestre, selon Lendix).
À défaut d’avoir atteint le niveau de croissance espéré, en raison notamment d’un écart de taux élevé entre les banques et les acteurs du crowdlending, les fondateurs de Finsquare vont se concentrer sur le développement de GoCréditPro, un service transversal qui inclut crédit bancaire, affacturage, crédit-bail et cautionnement pour répondre à des besoins de trésorerie, d’achat de stock, de matériel, d’immobilier, de développement marketing et commercial…
Lendix prend, pour sa part, ses distances avec son concurrent Unilend sur un marché où viennent se positionner, au-delà des nouveaux entrants, des entreprises spécialisées à l’origine sur d’autres segments du crowdfunding – comme SmartAngels, qui s’était d’abord concentré sur l’investissement en capital.
En l’état actuel, Lendix dit détenir 40 % du marché du prêt aux PME, avec 19 millions d’euros empruntés par une centaine d’entreprises. Un pourcentage cohérent par rapport au dernier baromètre de Finance Participative France, selon lequel les prêts rémunérés aux entreprises ont brassé 31,6 millions d’euros l’année dernière dans l’Hexagone.
Immatriculée auprès de l’ORIAS comme Intermédiaire en financement participatif, la plate-forme fonctionne sur un modèle de prêt à taux fixe, avec un taux de rendement brut de 4 à 8 % et des emprunts unitaires de 30 000 à un million d’euros (plafond réglementaire). Elle a levé, entre fin 2014 et début 2015, plus de 10 millions d’euros auprès notamment de Partech Ventures.
* Olivier Goy est aussi fondateur du fonds de capital-investissement 123Venture, qui a aidé à la constitution de Lendix.
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