Que faut-il attendre de Lenovo en 2016 ? A priori, des projets autour d’Android for Work sur les tablettes, une prise de recul vis-à-vis de Chrome OS, un recentrage sur la marque Motorola pour les smartphones et une grande offensive dans l’univers du PC convertible sous Windows 10.
Autant d’éléments recueillis « à chaud » auprès du chef produit Jean-Philippe Castelain et du directeur marketing Europe du Sud Laurent La Rocca, présents ce jeudi à la rédaction pour un entretien avec nos confrères d’Ubergizmo… et auquel nous nous sommes « greffés ».
Au gré de la discussion, on cerne mieux les ambitions du groupe chinois sur le marché français, où ses volumes de ventes se partagent équitablement, depuis quelques mois, entre BtoB et BtoC.
C’est sur ce dernier segment que le business progresse le plus rapidement.
Ce « rééquilibrage avec les activités historiques » (portées essentiellement par la marque ThinkPad héritée d’IBM) se fait notamment sous l’étendard « Moto by Lenovo », dans le secteur de la mobilité.
« En incluant les chiffres de Motorola [dont Lenovo a fait l’acquisition en 2014, ndlr], on vend aujourd’hui plus de smartphones que de PC ; 65 millions par an en l’occurrence », assure Jean-Philippe Castelain.
Au-delà de cette « complémentarité géographique » qu’elle offre à travers sa notoriété dans des régions géographiques comme l’Amérique du Nord, la marque Motorola a aussi procuré à Lenovo « des brevets et de l’expertise ».
La quasi-totalité des ingénieurs Motorola a d’ailleurs été conservée dans le cadre du plan de restructuration qui a fait suite au rapprochement entre les deux sociétés.
« On a plutôt réajusté les effectifs sur la partie commerciale », confie Laurent La Rocca. Des réajustements qui ont aussi porté sur la partie industrielle, Lenovo disposant déjà d’une usine « capable de produire 100 millions de smartphones par an ».
Mais de quelle expertise parle-t-on au juste ? La réponse se trouve surtout sur le volet logiciel : Lenovo capitalise tout particulièrement sur une offre Android sans surcouche pour faciliter le déploiement de l’OS en entreprise et sa mise à niveau.
Ce qui n’empêche pas l’émergence de quelques projets parallèles. En tête de liste, la marque ZUK et son smartphone Z1 sous Cyanogen OS. « C’est un business model spécifique porté par le P-DG, pour avoir un pure player digital », explique Laurent La Rocca.
Et Chrome OS dans tout ça ? On ne décèle par le même niveau d’enthousiasme, tout du moins dans les propos de Jean-Philippe Castelain, bien placé pour en parler vu sa contribution au lancement du premier Chromebook lorsqu’il travaillait chez Samsung.
« Au début, on y a cru. […] Google nous promettait beaucoup, y compris sur l’offre applicative. […] Finalement, il semble que l’OS ait surtout été exploité en mode test », regrette-t-il.
Et d’ajouter : « Cela fait deux ans que Google promet à ses partenaires constructeurs une fusion entre Chrome OS et Android. Mais on n’a toujours rien vu venir ». On précisera que cette convergence pourrait devenir réalité en 2017 (voir notre article : « Chrome OS fusionné avec Android : on y va tout droit ? »).
Quant à pousser les Chromebooks en France, ce n’est pas une priorité pour le moment. « Le concept a surtout pris aux États-Unis et au Royaume-Uni, parce que l’État est là en soutien », affirme Jean-Philippe Castelain.
En tête de gondole dans ces deux pays, le secteur de l’éducation… sur lequel Lenovo garde également l’œil en France, au regard du « plan numérique » du gouvernement qui vise à équiper dans un premier temps les classes de 5e et certaines sections en primaire.
Des pilotes doivent être lancés dans certaines académies, avec une éventuelle extension à la rentrée 2016. Une échéance que le concurrent Acer France, qui fêtait récemment ses 25 ans, a également inscrite à son agenda, avec un potentiel de près d’un million d’élèves.
Les produits que Lenovo avait emportés dans ses valises ce jeudi se destinent plutôt au grand public, à l’image du Yoga 900, convertible de 13,3 pouces dont la commercialisation devrait démarrer début 2016 (« livraison aux revendeurs sur les semaines 51 et 52 de l’année 2015 »).
Malgré un ticket d’entrée fixé à 1 399 euros TTC [update : 1 499 euros sur la boutique en ligne de Lenovo France], la machine est « orientée ‘consumer’ », selon Laurent La Rocca. Elle se positionne en l’occurrence comme un concurrent du MacBook d’Apple.
Dans le collimateur, un public d’étudiants, mais aussi de cadres qui en feraient l’acquisition pour un usage principalement domestique… et qui s’en serviraient pour le travail dans un scénario BYOD (« Bring Your Own Device »). En sachant que de nombreuses options disponibles sur la gamme ThinkPad ne sont ici pas disponibles : port SmartCard, TPM, lecteur d’empreintes digitales, etc.
En faisant le tour du propriétaire, on découvre un interrupteur de verrouillage de la rotation écran et un bouton « Recovery » permettant une restauration d’usine « plus commode que par la voie logicielle ».
L’un des principaux marqueurs de différenciation par rapport à la génération précédente (Yoga 3 Pro) se trouve sous le capot : exit les puces Core M-5Y70 et M-5Y71 (Broadwell-Y) ; place aux Core i de dernière génération (Skylake).
La hausse des performances se fait en contrepartie d’un gain de poids : pas moins de 1,29 kg et 14,9 mm d’épaisseur pour le Yoga 900, contre 1,18 kg et 12,8 mm pour le Yoga 3 Pro. On reste sur 9 h annoncées en autonomie constructeur, moyennant l’intégration d’une batterie de plus haute capacité (de 44 Wh, on passe à 66 Wh).
L’écran QHD+ (3 200 x 1 800 pixels) sera proposé en option. Il faudra par ailleurs attendre quelques semaines pour pouvoir accéder, en France, à la version dotée de 16 Go de RAM. Idem pour bénéficier de la technologie graphique Intel Iris, qui prend en charge la 4K.
Le Yoga 900 est un convertible à clavier non détachable. « C’est pour des raisons de solidité », explique Jean-Philippe Castelain. Il poursuit : « On n’a pas ce risque d’usure au niveau de la charnière ». Tout en ajoutant : « Ce n’est pas pour autant qu’on ne fait pas dans l’hybride à clavier amovible : il y a la gamme Miix pour ça ».
Pas facile, au premier abord, de s’y retrouver dans le catalogue de produits. Et pour cause : Lenovo estime qu’il « y a de la place pour tous les terminaux […] sur le poste de travail du futur ».
Dans la vision de Laurent La Rocca, « la tablette pure, même avec un clavier additionnel, reste un objet destiné à la consultation de médias, avec des performances pas forcément adaptées à un usage très productif ». Même constat pour le smartphone, appelé à rester « un dispositif d’appoint », selon Jean-Philippe Castelain : « Le PC n’est pas près de disparaître, tant la barrière demeure dans le besoin et la demande du client final »…
… Tout du moins en l’état actuel. Car le paradigme évolue. Lenovo reconnaît d’ailleurs opérer une « montée progressive en spécifications » sur certains de ses terminaux grand public. L’objectif : proposer des configurations exploitables avec des plates-formes comme Android for Work, qui requiert a minima 2 Go de mémoire vive.
C’est justement la capacité disponible sur la tablette Yoga Tab 3 Pro, bien que celle-ci soit livrée sous Windows 10.
Présenté cet été lors du Salon de l’électronique de Berlin (IFA 2015), le produit est accessible à partir de 499 euros TTC, prix conseillé. Ses atouts ? Un système d’attache et un pied intégré doté d’un projecteur 50 lumens. Ainsi qu’un écran Quad HD (2 560 x 1 440 pixels)… dont nos interlocuteurs peinent toutefois à justifier l’utilité sur un format 10 pouces.
La double batterie portant l’autonomie constructeur à 18 h est généreusement mise en avant, tout comme la charge rapide et la technologie AnyPen, qui permet de se servir de n’importe quel objet comme d’un stylet. On ne peut pas en dire autant de la connectivité 3G/4G. Jean-Philippe Castelain a son explication : « Cette catégorie d’appareils représente moins de 3 % du marché en France ».
Crédit photos : Lenovo (produits) & olegganko – Shutterstock.com (photo en tête d’article)
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