Les chercheurs ayant ‘cracké’ la SDMI ont peur
D’après le New York Times, les chercheurs qui avaient annoncé avoir vaincu le système de protection des fichiers musicaux de la SDMI hésiteraient à publier leurs résultats par crainte d’enfreindre la loi américaine. Des doutes qui font bien l’affaire de la SDMI.
Fin octobre, un groupe de chercheurs annonçait avoir réussi à « casser » le système de protection de morceaux musicaux proposé par la SDMI. La Secure digital music initiative, organisation réunissant les principaux acteurs de la musique numérique – des producteurs aux fabricants de matériels – avait lancé un concours fort décrié par la suite. Le challenge consistait à pirater des morceaux de musique pour mettre à l’épreuve des technologies de sécurisation tel le tatouage des oeuvres. Quiconque y parvenait pouvait empocher 10 000 dollars (voir édition du 15 septembre 2000). Les chercheurs indiquaient avoir réussi et devaient diffuser leurs résultats sur Internet sous forme d’une publication « disponible début décembre », comme l’indiquait un message sur leur site. Par la même occasion, ils renonçaient au prix du concours (voir édition du 25 octobre 2000).
Légalement, la méthode ne peut pas être publiée en détail
Depuis, rien de neuf. Jusqu’à la semaine dernière quand la date indiquée sur leur site a été remplacée par « à un moment où un autre en janvier ». L’explication nous arrive du New York Times qui rend compte d’une conférence organisée par la Future of music coalition lors de laquelle Edward Felten, l’un des chercheurs, a expliqué : « Nous ne savons pas jusqu’à quel point nous sommes autorisés à publier nos résultats ou à en discuter en public. » Les chercheurs craignent d’enfreindre le DMCA (Digital millenium copyright act), la loi américaine qui régit les droits de propriété intellectuelle du numérique. Tout porte donc à croire que la méthode employée ne sera pas détaillée dans la publication, ce qui va dans le sens des intérêts de la SDMI qui n’apprécierait pas du tout de voir diffusée sur le Net la méthode exhaustive pour contourner ses protections.