Les développeurs furieux contre la Pomme ?
Le Réseau des réseaux pétille sous les commentaires de développeurs qui dénoncent une politique d’assèchement des sources de code, menée par Apple. En jeu, la survie des petites maisons d’édition. La critique ne résiste pas à l’examen des besoins de la firme de Cupertino. Ou alors ce serait un faux-pas majeur.
Dénoncée par Macuser, la stratégie de la firme à la Pomme ! Selon le magazine anglais, les développeurs de petite envergure ne recevraient pas les améliorations de code dont ils ont besoin pour embarquer dans le train Mac OS X, celui-là même dont Steve Jobs disait au début de l’année qu’il quittait la station et qu’il fallait y embarquer au plus tôt. Au nombre des griefs soulevés, la stabilité du code. « Tout un chacun annonce qu’il développe des applications pour Mac OS X, mais le code n’est pas suffisamment stable pour le moment pour que nous réécrivions nos logiciels. Ce qui n’a pas empêché Apple de nous orienter sur des logiciels de développement qui ne fonctionnent pas correctement. Et si nous ne faisons pas correctement ce qu’Apple demande, il pourrait y avoir des représailles », a indiqué un petit développeur demandant l’anonymat, interrogé lors de MacWorld.
Les artisans du code se plaignent, entre autres, du code spécifique fourni pour les localisations linguistiques du système. L’utilisation de ces ressources ne permettrait pas une efficacité des logiciels dans tous les cas. Mais la question la plus lourde de sens posée par un développeur concerne la stratégie d’Apple s’agissant de la fourniture des codes : en substance, Apple serait-elle en train de chercher à étouffer les petits développeurs ? A l’appui de cette thèse, l’effort de la firme pour sortir des logiciels qui viennent concurrencer des produits tiers.
Tous les chemins mènent à Mac OS X
L’information, même si elle s’appuie sur des témoignages crédibles, ne paraît pas plausible : les voies menant à Mac OS X sont multiples et même de petits développeurs seraient en mesure de contourner d’éventuelles difficultés, même si ce n’est pas directement dans l’API choisie. En lançant Mac OS X, Apple s’engage dans un mouvement contraire, celui d’une adhésion plus large de développeurs. Les points d’entrée du nouveau système sont trop nombreux pour empêcher de petits développeurs d’y avoir accès : les API Classic, Carbon, Cocoa ; l’utilisation possible de Java, d’X-Window ; les ressources disponibles par le biais de Darwin, le portage en cours des ressources .Net, par le biais de l’initiative Fink, le portage de plus de 1 000 applications du domaine Unix vers le Mac… Difficile alors de croire qu’Apple cherche à diminuer le nombre de ses supporters développeurs.
Si problème il y a, ce serait plutôt le retard pris par Apple dans le lancement de sa mise à jour majeure Puma, celle qu’attendent également avec impatience Adobe (voir édition du 26 juillet 2001) et l’ensemble des grands éditeurs. Du coup, s’il faut s’insurger contre la firme de l’Infinite Loop, ce serait plutôt parce qu’elle n’a pas avoir été en mesure de finaliser une version commerciale de son système d’exploitation dans un temps plus restreint. Il ne reste donc plus qu’à attendre que Puma (voir édition du 25 juillet 2001) parvienne à un stade suffisamment avancé pour voir les développeurs mieux lotis qu’actuellement. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, dit-on. Les développeurs Apple doivent connaître cet adage par coeur.